Les anciens fescistes étaient, ce mercredi 20 février, à Daoukro pour une visite à Henri Konan Bédié. Martial Ahipeaud, président de cette organisation, a tenu à présenter les excuses du plus puissant syndicat estudiantin ivoirien à l’ancien président pour les actes posés, alors qu’il était aux affaires. Mais ce pardon du tout premier Secrétaire général de la FESCI est mal perçu par une partie de l’opinion.
Les anciens fescistes en phase avec Henri Konan Bédié
A la tête d’une forte délégation d’anciens fescistes, Joseph Martial Ahipeaud était à Daoukro pour une rencontre avec Henri Konan Bédié. Cette audience qui s’est tenue dans une ambiance conviviale a été l’occasion pour les membres de l’Union nationale des anciens de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (UNA-FESCI) de faire leur mea culpa devant le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire.
Au nom de ses camarades qui ont milité par le passé dans ce syndicat estudiantin, Martial Ahipeaud a tenu à se confesser devant le « Sphinx de Daoukro ». « Au nom de cette organisation, nous demandons pardon », a déclaré le premier leader de la Fesci au début des années 90, avant d’expliquer sa démarche tirant argument du fait que les fescistes d’alors, dans leur élan d’entrer dans l’ère démocratique, ont dû heurter le pouvoir PDCI de Félix Houphouët Boigny, puis d’Henri Konan Bédié.
« M. le président, nous avons mesuré ce que nous avons fait et nous avons essayé de faire notre critique. Et nous voyons effectivement à un moment donné que nous ne nous sommes pas bien comportés. Nous avons posé des actes qui ont eu des effets collatéraux », a-t-il confessé, promettant de contribuer à « la réconciliation et à la cohésion nationale ».
En retour, le président Bédié a accepté le pardon de ses « enfants », les appelant par ailleurs à se joindre à la plateforme politique qu’il est en train de mettre sur pied.
Cependant, certains observateurs n’ont pas manqué de fustiger l’union des anciens de la FESCI pour le pardon demandé à Bédié, d’autant plus que le rôle d’un syndicat, c’est de faire des revendications corporatistes pour le bien-être de ses syndiqués, même si cela devrait heurter le pouvoir en place. « Comment un syndicat digne de ce nom peut aller faire des excuses à un homme politique », s’est indigné un internaute pour qui il est tout à fait normal qu’un syndicat revendique. A moins que ces revendications soient plus orientées en politique que pour les intérêts des élèves et étudiants.
Notons que Guillaume soro, un autre ancien ancien Secrétaire général de la Fesci est annoncé chez Bédié le samedi 23 février.