Tout se gâte à l’Université Félix Houphouët-Boigny. Après l’arrestation de deux leaders syndicaux de la CNEC, les enseignants, vêtus de leurs toges, ont marché, ce jeudi 21 février, sur le campus de Cocody pour protester contre le traitement qui leur est infligé.
Les enseignants de l’université FHB crient leur ras-le-bol
Tout de vert vêtus (la couleur de leur toge), les enseignants du supérieur sont descendus, ce jeudi, dans les rues de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, la plus ancienne et la plus grande du pays, pour crier leur indignation face « au mépris » qui leur est servi.
Réclamant des primes des heures complémentaires et de meilleures conditions de travail, ces enseignants se sont vus opposer une fin de non-recevoir par le Pr Abou Karamoko, président de l’Université FHB, avant de subir de plein fouet des sanctions disciplinaires infligées à certains membres de la Coordination nationale des enseignants et chercheurs (CNEC).
Quatre enseignants ont été radiés et sept ont été suspendus pour une année. La police, foulant aux pieds les franchises universitaires, est également descendue sur le campus, lundi, pour réprimer les manifestations des enseignants. A cela, s’ajoute l’arrestation de deux meneurs syndicaux qui ont été déférés à la MACA, Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan.
C’est donc la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, car les enseignants, soutenus par la Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public de Côte d’Ivoire (PFN), ont décidé de durcir le ton à travers leur marche de ce jeudi.
L’on pourrait donc craindre une année blanche, eu égard à l’arrêt des cours sur une durée d’un an décrété par la CNEC.
Et pourtant, le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique semble impassible face à cette situation. La non tenue du Conseil des ministres pendant deux semaines, le président Alassane Ouattara étant hors du pays, n’est pas fait pour arranger les choses de sitôt.
Dans l’enseignement primaire et secondaire, c’est également le statu quo. Les cours ont été suspendus depuis plus de quatre semaines. Malgré les appels de la ministre de l’Education nationale à la reprise, les enseignants font la sourde-oreille.
Le système éducatif ivoirien est véritablement dans la tourmente. Quand on connaît les répercussions d’une telle situation sur le climat socio-politique en cette veille d’année électorale, il y a lieu de craindre pour des lendemains incertains.