Le Collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI) a commémoré, le week-end dernier, l’an 8 du bombardement du marché Siaka Koné d’Abobo. Issiaka Diaby, président de ce collectif, tout en prenant acte de l’acquittement de Gbagbo et Blé Goudé, a appelé la CPI à s’intéresser aux proches du pouvoir.
Justice équitable pour les victimes de la crise postélectorale
Les victimes de la crise postélectorale avaient manifesté contre l’acquittement et la libération de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont et les lignes semblent bouger.
Lors d’une manifestation tenue, ce samedi 17 mars 2019, en face de la mairie d’Abobo, du reste boycottée par plusieurs membres, le Collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI) s’est souvenu des victimes tombées lors de la crise de 2010-2011 à Abobo.
Dans son allocution, Issiaka Diaby, président du CVCI a fait cette déclaration quelque peu teintée de dépit : « Blé Goudé et Laurent Gbagbo acquittés, nous prenons acte de cette décision de justice. Nous estimons que la justice ne doit pas œuvrer au détriment des victimes. »
Cependant, il indique que la justice internationale ne devrait pas s’intéresser au seul camp Gbagbo, mais plutôt aux deux camps qui se sont affrontés lors de la crise postélectorale. Voilà pourquoi il appelle la CPI à engager également des poursuites contre des proches du Président Alassane Ouattara qui ont pour la plupart été épinglé par des rapports d’ONG dans des massacres durant la crise.
« Pendant la crise post-électorale, il faut le reconnaître, des citoyens ont été ciblés parce qu’ils sont favorables à Ouattara et d’autre à Laurent Gbagbo. Si on poursuit Laurent Gbagbo, on doit poursuivre d’autres personnes, c’est l’équité en matière de justice », s’est-il voulu formel.
Puis, il ajoute : « La Cour pénale internationale s’est saisie du dossier de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Pour nous la machine répressive de la CPI était lancée. La lutte contre tous les auteurs de crimes doit être effective en Côte d’Ivoire. »