Reporter sans frontière (RSF), exige des autorités françaises et ivoiriennes, la lumière sur l’affaire Guy-André Kieffer, 15 ans après la disparition dans des conditions tragiques de ce journaliste Franco-Canadien en Côte d’Ivoire.
Affaire Guy-André Kieffer : Reporter sans frontière (RFS) interpelle les autorités Ivoiriennes et Françaises
Reporter sans frontière (RFS), organisation internationale qui milite pour la liberté de la presse et pour la protection des sources des journalistes, a donné de la voix à l’occasion d’une conference de presse tenue le vendredi 12 avril 2019, à Abidjan. Les reponsables de cette organisatuion ont à cette occasion exigé des autorités françaises et ivoiriennes la reouverture de l’enquête sur l’affaire Guy-André Kieffer, 15 ans après la disparution de cet homme de média.
Plusieurs zones d’ombres reste encore à élucider dans cette affaire qui aura sécoué le regime de Laurent Gbagbo.
Baudelaire Mieu, le representant local de RSF en Côte d’Ivoire a denoncé le statu-quo observé dans la poursuite de cette affaire. Pourtant estime-t-il que des suspects, dont l’ex-ministre de l’économie et des fiances de Laurent Gbagbo, feu Paul Antoine Bohoun Bouabré, et feu Michel Légré, un autre proche de l’ancien président, avaient été identifiés comme responsables aux premères heures de cette affaire.
« L’absence de progrès dans l’enquête est d’autant plus inquiétant que certains des protagonistes, Michel Legré, très proche du President Laurent Gbagbo et Guy-André Kieffer avaient rendez-vous le jour de sa disparition », le 16 avril 2004, à Abidjan.
Il avait dans un premier temps avoué avoir servi d’appât pour attirer le journaliste sur ordre du régime avant de se retracter. L’ancien ministre des finances sous Laurent Gbagbo, M. Paul Antoine Bohoun Bouabré, dont le nom a été regulièrement cité dans l’affaire, est décédé en 2012″, s’est inquiété l’organisation internationale.
Pour Assane Diagne, directeur du bureau Afrique de cette organisation, il est urgent que les langues se delient et que les autorités françaises et ivoiriennes joignent l’acte à la parole. Celle de s’engager dans la résolution definitive de ce dossier. Il serait inacceptable pour lui, que cette affaire reste à jamais dans les tiroirs des administrations judiciaires de ces deux pays.
En 2002, Guy-André Kieffer vient en Côte d’Ivoire, où le président Laurent Gbagbo lui commande un audit sur la filière cacao. Cet audit met rapidement en lumière des malversations. Un rapport de l’Union européenne sur « l’argent du cacao », publié fin 2005, fait également état de malversations.
Il élargit le champ de ses investigations au financement des ventes d’armes en Côte d’Ivoire, des groupes rebelles du Liberia, de la Banque Nationale d’Investissement et du paiement des salaires des fonctionnaires de Guinée-Bissau par la Côte d’Ivoire. Il publie de nombreux articles critiques concernant l’économie de la Côte d’Ivoire, dans la presse ivoirienne (sous différents pseudonymes) et dans La Lettre du Continent, publiée en France, avant de disparaitre le 16 avril 2004.
Dès l’annonce de sa disparition, le camp du Président Laurent Gbagbo a été pointé du doigt alors qu’une partie des enquêtes du journaliste mettait aussi en cause certaines personnes proches du pouvoir d’aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Les actuels dirigeants ivoiriens qui semblaient vouloir connaitre la vérité sur le dossier se sont depuis enterrés dans un silence et un désintérêt alors qu’ils peuvent faire éclater la vérité. Avec cette sortie de RSF, c’est Abidjan, et peut-être Paris qui sont mis dos au mur.