Dans la transmission du pouvoir à une nouvelle génération énoncée par Alassane Ouattara, Yasmina Ouegnin pourrait apparaître comme une candidate sérieuse. La jeune Députée de Cocody a récemment levé un coin de voile sur ses ambitions lors d’une interview accordée à un confrère.
Yasmina Ouegnin, de l’Hémicycle à la Présidence ?
Benjamine de l’Assemblée nationale lors de la législature passée, Yasmina Ouegnin continue son ascension politique avec un parcours très éloquent. Élue Députée PDCI-RDA dans la commune de Cocody en 2011, la polytechnicienne s’est affranchie de la bannière de son parti, en 2016, pour être réélue en tant que candidate indépendante. Car, soutient-elle, « je me situerai toujours là où l’intérêt national sera un enjeu ».
La bataille n’a cependant pas été de tout repos, d’autant plus qu’elle affrontait la ministre Affoussiata Bamba-Lamine, candidate de la coalition RHDP, au pouvoir. Mais la population de la commune présidentielle a renouvelé sa confiance en la fille de l’ancienne chef du protocole du président Félix Houphouët-Boigny.
À travers son groupe parlementaire Vox Populi, Yasmina Ouegnin se pose comme farouche défenseur de l’intérêt national. Voilà pourquoi elle se bat pour « préserver une autonomie d’action afin de faire valoir des idées différentes ».
Concernant l’alternance 2020, sans totalement rejeter du revers de la main toute la gouvernance du Président Alassane Ouattara, la Parlementaire reconnaît qu’il y a certes des acquis, mais « certaines préoccupations de hautes portées nationales » ont totalement été laissées en friches. Voilà pourquoi elle appelle à un nouveau leadership.
Cependant, loin d’attendre une personnalité providentielle qui viendrait comme un « Messie », l’élue de Cocody indique que les compétences sont légion en Côte d’Ivoire. Elle n’écarte toutefois pas sa propre personne. « En ce qui me concerne, je ne refuserai jamais de servir la cause nationale, à quelque niveau que ce soit, en collaboration avec toutes les voix qui prêcheront le rassemblement des fils et filles de notre mère-patrie afin de préserver son unité », s’est-elle voulue formelle.
Il ne serait donc pas surprenant de voir Yasmina Ouegnin se porter candidate lors de la présidentielle de 2020. La Députée lève d’ailleurs un coin de voile sur les priorités de son gouvernement une fois aux affaires. « À l’instar de tous les Ivoiriens, j’aspire à voir notre pays réconcilié avec lui-même et uni dans sa diversité. Par ailleurs, la consolidation de la démocratie est un critère indispensable à toute société qui a prétention au progrès et au bien-être de ses citoyens. Les populations les plus vulnérables doivent faire l’objet de plus d’égards à travers des politiques qui contribuent à une meilleure inclusion et une réelle solidarité après ces trop longues années de crises », a-t-elle déclaré.
Yasmina Ouegnin, faut-il le rappeler, prend de plus en plus la parole ces derniers temps pour dénoncer le forcing opéré par Amadou Soumahoro, le nouveau président de l’Assemblée nationale, pour installer le bureau de l’Institution.