Le coût de la nouvelle carte nationale d’identité (CNI) en Côte d’Ivoire suscite des débats. Dans une déclaration dont afrique-sur7 a reçu copie, le Mouvement pour la promotion des valeurs nouvelles en Côte d’Ivoire (MVCI), proche de Guillaume Soro, dénonce de faux frais pour enrichir une mafia.
LE MVCI SOUHAITE LA GRATUITÉ DE LA CNI EN CÔTE D’IVOIRE
Au sortir d’un conseil des ministres, un ministre du gouvernement Ivoirien a cru de son devoir de fixer à 5000 FCFA le coût de la CNI, car selon lui, la carte nationale d’identité est attribuée au Sénégal contre le paiement de 14000 FCFA. Ce qui est totalement faux. La question centrale du renouvellement ou de l’attribution des cartes nationales d’identité en Côte d’Ivoire ne doit pas être minimisée au profit d’un débat sur un coût d’acquisition de ce document d’identité nationale. Le MVCI en appelle au bon sens de certains membres du gouvernement et de responsables politiques sur cette question à inscrire au titre de la sécurité nationale en Côte d’Ivoire. En effet, une analyse sérieuse de l’histoire récente du Sénégal montre clairement que les autorités de ce pays sont fondamentalement marquées par une volonté politique de réduire à zéro, le nombre de Sénégalais sans carte nationale d’identité.
C’est pourquoi, en supprimant tout droit de timbre, pour sa délivrance, l’attribution et la possession de la CNI y sont respectivement perçues, comme un devoir de l’Etat et un droit pour tout Sénégalais. Notre pays, la Côte d’Ivoire, membre de la Cedeao doit enfin appliquer les décisions communautaires en se mettant au dessus de certaines considérations, qui en réalité, contribuent non pas à renflouer les caisses du Trésor public mais bien plus à enrichir une mafia de fonctionnaires et des réseaux de faussaires, qui faisant fi des menaces sécuritaires, ont fait de l’attribution de la carte nationale d’identité un produit d’enrichissement illicite et de corruption qui menace gravement la sécurité nationale, la cohésion nationale, la stabilité économique et politique du pays.
La CNI en Côte d’Ivoire étant malheureusement, frauduleusement attribuée contre paiement de sommes exorbitantes à certaines personnes qui en réalité n’en ont aucunement droit. Le gouvernement qui travaille à doter en 2019, notre pays, la Côte d’Ivoire d’un registre national des personnes physiques en abrégé RNPP, ne doit pas renoncer à faire de cette base de données d’identification des personnes vivant en Côte d’Ivoire, le socle principal pour l’attribution des principaux documents d’identification que sont au plan national, la carte nationale d’identité et le passeport et au plan sous régional et international, la carte d’identité Cedeao et la carte de séjour. Pour le MVCI, ce sera un grand pas de franchi pour la sécurité des Ivoiriens et des institutions ivoiriennes conformément aux mesures communautaires des ministres en charge de la Sécurité et des responsables de l’immigration de la Cedeao réunis à Niamey au Niger en février 2014 et à Dakar au Sénégal en décembre 2014.
Pour le MVCI, la nouvelle carte nationale d’identité en Côte d’Ivoire doit être attribuée de droit, et sans aucun frais, c’est à dire gratuitement, à chaque Ivoirien reconnu comme tel par les Lois de notre pays. Le MVCI encourage fortement le gouvernement à attribuer immédiatement la CNI aux personnes de nationalité ivoirienne figurant dans le RNPP, sans exclusion d’âge pour éviter, en Côte d’Ivoire, les phénomènes récurrents des personnes dites apatrides, sans-papiers, non déclarées à l’état-civil, les personnes aux multiples identités. L’attribution gratuite de la CNI aux Ivoiriens aura également l’avantage de déceler très rapidement les vols d’identité et les faux à la nationalité ivoirienne. Faut-il le rappeler, le Rnpp sera le principal fichier qui centralisera l’ensemble des informations sur l’état civil et la biométrie des personnes physiques en vue de renforcer la gestion administrative et sécuritaire de notre pays.
Comme au Sénégal et ailleurs, le MVCI propose que toute demande de CNI pour cas de perte devra être soumise au paiement d’un droit de timbre d’un coût de 10000 FCFA. Par ailleurs, s’agissant des demandes d’établissement de CNI ivoirienne effectuées auprès des représentations diplomatiques de Côte d’Ivoire, les demandeurs devront s’acquitter d’un droit de timbre correspondant à celui acquitté pour le passeport. Conformément aux recommandations, le 10 juillet 2014, des chefs d’Etats de la CEDEAO réunis à Accra, qui ont instauré en lieu et place du carnet de voyage ancien, une carte nationale d’identité biométrique Cedeao afin de simplifier la circulation des citoyens de la Communauté aux frontieres des Etats membres, et qui ont insisté auprès de chaque pays sur la nécessité de prendre en compte les implications sécuritaires de sa mise en œuvre, tous les nationaux des autres pays membres de l’espace communautaire recensés dans le RNPP de la Côte d’Ivoire, devront recevoir la CNI CEDEAO, à un coût unique déterminé par le Parlement.
Enfin, pour financer les opérations d’identification en Côte d’Ivoire, mettre fin à la prolifération des faux frais, lutter durablement contre la corruption et en vue de la protection des ayant-droits à la carte nationale d’identité ivoirienne, le MVCI invite et presse le gouvernement à légiférer sans délai, de concert avec le Parlement, sur une Loi qui : – Supprime tous les frais de timbre d’Etat et instaure la gratuité de la CNI dont la demande est effectuée en Côte d’Ivoire; – Instaure dans l’annexe fiscale des mesures parafiscales sur les transferts bancaires et électroniques en dehors de la Côte d’Ivoire destinées à alimenter un fonds national de l’identification à créer.
AGIR POUR LE PEUPLE, NOTRE DEVOIR!
Fait à Abidjan, le 17 Mai 2019
Pour le MVCI, Alain LOBOGNON, Vice-président, Député de la Nation