Le Cacao, le nom le plus connu lié à la Côte d’Ivoire, est de nouveau à la une de certains médias lointains, dont le Washingtonpost. Comme toujours, ces médias produisent des reportages dans lesquels ils donnent l’impression de critiquer que les seules industries du secteur, et pourtant c’est toujours le planteur ivoirien qui paie la note finale.
Qu’est ce qu’ils lui trouvent au cacao ivoirien ?
Le Cacao, c’est bien connu, est une des principales sources de revenus de l’État de Côte d’Ivoire. Il est de nouveau pointé du doigt par le Washingtonpost, un de ses journaux qui vous défont un régime ou la réputation d’un pays. En donnant l’impression de ne s’attaquer qu’aux multinationales exerçant dans le secteur en Côte d’Ivoire, ces pyromanes travaillent à la baisse de la valeur des produits sortis des plantations des paysans ivoiriens. Le prix de la tonne de cette fève qui a connu des jours difficiles avait fait une rechute mi-février avant l’actuel retour à la hausse.
Le prix de la tonne est monté jusqu’à la 1.712 £ au marché de Londres, ce qui permet d’effacer une bonne partie des pertes de ces derniers mois. C’est ce moment précis que la chose curieuse qui a la vie dure se fait de nouveau observer, la critique sur l’origine du Cacao de Côte d’Ivoire, premier pays producteur. Des reportages d’une sincérité douteuse, purulentes, poussent dans ces médias pour provoquer à terme une rechute du prix de ce qu’ils appellent eux-mêmes l’or brun.
Les détracteurs de nos paysans planteurs de Cacao n’ont jamais besoin de chercher trop loin pour trouver de quoi empoisonner leur existence. C’est encore et toujours l’exploitation d’enfants du Burkina Faso voisin qui est mis en avant. Dans son reportage en date du 5 juin dernier, le Washingtonpost insiste sur la présence et l’arrivée continue d’enfants mineurs burkinabés dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire.
… et pourtant ils parleront de la xénophobie
Chaque pays étant responsable du bien-être de ses citoyens, le Burkina Faso et le Mali devraient s’expliquer sur la perméabilité de leurs frontières où passent ces enfants mineurs pour atterrir dans les champs ivoiriens. Lorsque ce sont les autorités ivoiriennes qui se chargent de les renvoyer chez eux, les critiques fusent. Le rapatriement vers leurs pays d’origine d’enfants non-accompagnés par leurs parents passe tout de suite pour de la xénophobie. L’implacable réalité est que la Côte d’Ivoire est dans le top 5 des pays les plus accueillants de la planète…
Ce reportage pêche surtout pour son silence quant aux autres réalités entourant le business du Cacao. Le WP ne dit par exemple pas que le planteur ivoirien n’a pas son mot à dire dans le processus de fixation du prix de son produit pour lequel il n’est pas assez rémunéré. Tous les fabricants de voitures en revanche savent à combien ils vendront un véhicule avant son entrée en production, un deux poids deux mesures qui ne choque jamais ces lanceurs d’alertes contre notre Cacao.
Selon ces gens, le paysan qui a travaillé toute sa vie pour leur mettre du chocolat à la bouche sans jamais pouvoir motoriser son exploitation devrait se montrer difficile sur l’identité de qui va l’aider à travailler dans son champ ? À supposer que les paysans acceptent effectivement ces enfants dans leurs plantations. Comment fait un paysan âgé de plus de 65 ans pour continuer de produire du cacao qui est sa principale source de revenus s’il n’est aidé par personne ?
Si ses employés sont majeurs, leurs salaires sont forcément plus élevés. Les petites mains en revanche coutent moins cher et tout le monde le sait. Il faut donc nécessairement prendre le problème à la racine en remettant au centre du débat le prix d’achat du cacao aux planteurs. Sinon les enfants sont bien à l’école dans le meilleur des mondes et donc leurs parents doivent en premier s’expliquer sur leur présence dans certaines plantations ivoiriennes.
Tu veux du Cacao propre, il faut payer le juste prix
Pour avoir du cacao dit «propre», il va déjà falloir commencer par payer le paysan ivoirien au juste prix afin de l’encourager à employer des personnes adultes qu’il pourra lui aussi rémunérer correctement pour qu’ils subviennent à leurs besoins. Tous les chômeurs qui peuplent nos villes retourneraient au village à un point qu’aucun enfant ne pourrait leur piquer de job dans une exploitation de cacao.
Bien payer le cacao serait une preuve de la valeur qu’accordent les consommateurs à ce produit qui ne tombe pas encore du ciel. Autrement dit, mangez du cacao et dans le calme parce qu’on ne reste jamais dans magnans pour enlever magnans.