Henri Konan Bédié vient de donner le ton de ce que sera l’élection présidentielle de 2020. Dans une interview accordée au confrère Jeune Afrique, le Président du PDCI n’a pas manqué de clasher son ancien allié Alassane Ouattara.
Henri Konan Bédié à Ouattara « Le réveil sera brutal »
Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara ne parlent plus le même langage depuis leur dernière rencontre du 8 août 2018. Le Président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) avait en effet officialisé le retrait de son parti de tout processus de mise en place du parti unifié. Et pour cause, le Président du RHDP unifié lui a refusé une alternance en 2020 en faveur d’un militant actif du vieux parti, alors que le Sphinx de Daoukro avait soutenu l’élection (2010) et la réélection (2015) du Président Ouattara à la Magistrature suprême.
Aussi, le Président Bédié est dans une démarche de création d’une nouvelle plateforme politique non idéologique de l’opposition avec le Front populaire ivoirien (FPI). C’est dans ce cadre qu’il a rencontré Laurent Gbagbo, fin juillet à Bruxelles. Le PDCI et le FPI ont d’ailleurs organisé un meeting conjoint, le 14 septembre dernier, pour appeler à la réconciliation nationale.
Cependant, pour le Président Ouattara, cette alliance entre Bédié et Gbagbo ne pourra jamais tenir, car, révèle-t-il : « Je sais ce que Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié pensent l’un de l’autre. » Mais à lui rappeler ces propos du Président ivoirien, Henri Konan Bédié a répondu du tic au tac : « Il (Alassane Ouattara) a des certitudes comme cela, il s’imagine savoir ce que pensent les gens. Alors souvent, quand il comprend qu’il s’est trompé, le réveil est brutal. »
Poursuivant, l’ancien président ivoirien évoque sa rupture presque irréversible avec le Président Ouattara : « En politique, rien n’est définitif. Mais pour le moment, notre alliance est rompue. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. »
Notons que l’élection présidentielle de 2020 se tiendra dans 13 mois. Les acteurs politiques ivoiriens s’activent donc, chacun de son côté, pour former une alliance capable de rafler le suffrage des Ivoiriens lors de ce scrutin à haut risque.