Jean Luc Adje, avocat de Jacques Mangoua, a réagi au verdict rendu contre son client jeudi 3 octobre 2019, par le tribunal de Bouaké, dans l’affaire des armes découvertes à son domicile de N’guessankro, son village natal. A écouter l’avocat de Jacques Mangoua, il ne fait l’ombre d’aucun doute que cette histoire a été montée de toute pièce contre son son client.
Ci-dessous la réaction de Me Luc Adje, avocat de Jacques Mangoua au micro du confrère PDCI 24
En pareilles circonstances, il s’offre à la défense, une seule possibilité de voir rétablir la vérité, c’est l’exercice de la voie de recours qui est l’appel. Donc nous confirmons que dès demain (ce vendredi), nous relèverons appel contre cette décision. Je dis dans mes propos que dans un procès, il y a toujours au moins trois vérités qui s’expriment. Celle qui est défendue et soutenue par l’accusation, celle qui est développée par la défense et puis celle qu’exprime le juge.
J’ai toujours dit aussi qu’au-delà de ces trois vérités, il y a une vérité qui est implacable, c’est celle de Dieu qui est la vérité. Les autres ne sont que des vérités. Naturellement quand on expose une vérité dont on est convaincu, à la fin du procès, on ne peut que ressentir cette déception. Parce que vous avez écouté, vous avez suivi le procès avec tout le monde, les faits sont d’une simplicité infantile.
Quelqu’un qui n’est pas chez lui depuis des mois, il est établi que deux jours avant les faits, celui qui a la charge de surveiller les lieux n’a rien trouvé de suspect et que deux jours après, lui-même, il trouve un objet suspect, et lui-même il dépose une plainte, on dit que celui qui dépose la plainte est l’auteur. Celui qui découvre est le détenteur illégal. Il y a une ambiguïté qui frise moi mon intelligence. Mais moi, je suis un juriste, je suis surtout un acteur du système judiciaire et ma démarche de révolte s’inscrit dans la procédure à mettre en œuvre par l’exercice d’une voie de recours.
Est-ce qu’il y a la main de la politique en bas ?
Si vous me posez la question, ce n’est pas moi qui ai évoqué le politique. Vous avez suivi, disons les réquisitions du procureur de la République. C’est lui qui a évoqué la question du politique. Et évoquant la question politique, je veux dire par extrapolation qu’on peut également évoquer la question politique parce que Jacques Mangoua est quand même le président du Conseil régional de la région du Gbêkê. Et en tant que président de la région du Gbêkê, à l’approche des élections on peut dire aussi oui pourquoi pas. Il y a un piège pour compromettre un peu sa présence sur les lieux au moment où les choses approchent des populations, au moment où la campagne va se faire.
Oui on peut le dire. Le procureur lui-même a essayé de rattacher tout çà. C’est lui qui a fait le parallèle avec Béoumi. Si on sort du terrain judiciaire (…) et qu’on évolue vers un terrain politique, lui-même il a ouvert, je réponds oui pourquoi pas parce qu’on veut empêcher Mangoua d’exercer. Ce sont des choses qui arrivent. Quand vous avez lu Machiavel, vous vous dites que c’est un domaine où tout est permis. Je ne suis pas un politicien heureusement d’ailleurs et ma critique va se faire devant les juridictions et j’espère simplement que la cour d’appel sera très vite saisie et que la cour d’appel va réexaminer ce dossier. Je vous l’ai dit les faits sont d’une simplicité implacable. Comment je peux détenir l’existence de quelque chose dont je n’ai pas connaissance de l’existence ?
En l’Etat actuel des choses, avez-vous foi en la justice ivoirienne ?
Vous savez, je suis peut être au soir de ma vie professionnelle et j’ai toujours dit qu’il y a un problème entre la population et sa justice. Ce n’est pas moi qui ai dit qu’il y a un problème avec la justice. Le président de la République lui-même, les années qui ont suivi son élection a dit que la justice ivoirienne n’était pas à la hauteur des attentes de la population. Ce n’est pas moi qui le dis. Moi je suis un acteur, un defenseur et en tant que tel, j’exprime une colère dans l’exercice des droits des autre (…) Je défends tout le monde et je suis respectueux de la loi. J’ai à cœur l’application de la loi et la recherche de la vérité. Parce qu’il n’y a que comme ça que l’on peut espérer établir les éléments d’une paix sociale véritable. Si la justice ne joue pas son rôle de socle sur lequel se fonde la république, alors il faut avoir des craintes (…)