Laurent Gbagbo ne cesse de manifester son désir de rentrer en Côte d’Ivoire. Mais ce agenda n’est pas du tout partagé par le pouvoir Ouattara, qui entend bien maintenir l’ancien président ivoirien loin des prochaines joutes électorales, apprend-on de Jeune Afrique dans son édition n°3067.
Laurent Gbagbo « neutralisé » pour la Présidentielle de 2020 ?
Acquitté par la Cour Pénale Internationale de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo vit en liberté sous conditions à Bruxelles, la capitale blege. Sa volonté de rentrer au pays pour prendre une part active au processus de réconciliation nationale pourrait cependant être différée d’autant plus que Fatou Bensouda a interjeté appel contre la décision prise en première instance.
La Procureure de la CPI a en effet demandé, dans son mémoire, une annulation du procès de l’ancien président ivoirien et son bras droit Charles Blé Goudé. Si la Chambre d’appel fait droit à la procureure gambienne, alors le procès des deux Ivoiriens pourrait connaître une prolongation. Ce qui ne serait pas du tout contradictoire aux ambitions régime d’Abidjan.
A en croire le magazine panafricain, le Président Alassane Ouattara, son ministre de la Justice Sansan Kambilé, ainsi que les avocats de l’Etat, notamment Maîtres Jean-Pierre Mignard et Jean-Paul Benoît, ont tenu une rencontre, fin septembre, pour passer en revue le cas Laurent Gbagbo afin de connaître les tenants et aboutissants de la procédure ouverte contre lui.
Au-delà de la prolongation du procès à La Haye, les autorités ivoiriennes voudraient surtout obtenir la neutralité du fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) lors de l’élection présidentielle de 2020. Le confrère ajoute par ailleurs qu’Assoa Adou (SG du FPI) et Ahoua Don Mello ont été contactés pour passer ce message à leur leader.
Notons qu’après son divorce avec Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié s’est rapproché de Laurent Gbagbo en vue de créer une nouvelle coalition politique de l’opposition en prélude au scrutin présidentiel de 2020. Avec la démonstration de force du PDCI et du FPI lors des meetings du Parc des sports de Treichville (14 septembre) et de Yamoussoukro (19 octobre), le RHDP unifié pourrait bien se faire des soucis.