Alors qu’un nouveau procès s’ouvre contre Charles Blé Goudé à Abidjan, le nouveau Commandant des Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) a dévoilé un pan de ses rencontres antérieures avec l’ancien leader des jeunes patriotes.
Blé Goudé et l’armée française, des rencontres dans de « bonnes conditions »
Charles Blé Goudé (CBG) est sous le feu des projecteurs ces derniers temps. Et c’est bien à dessein. Libéré sous conditions après son acquittement en première instance à la CPI, l’ancien leader de la galaxie patriotique est omniprésent dans la presse et sur les réseaux sociaux, manifestant sa volonté de rentrer en Côte d’Ivoire pour prendre une part active au processus de réconciliation nationale.
Ce projet de retour au bercail, CBG pourrait bien le ranger aux oubliettes, du moins pour l’instant, car la justice ivoirienne vient d’ouvrir un nouveau procès contre lui, avec comme acte d’accusation, des « crimes contre des populations civiles » et « crimes contre des prisonniers de guerre ». Le procès s’ouvre, ce mercredi, et l’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo encourt la prison à vie.
Présenté comme anti-français, avec le slogan à lui prêté « à chacun son français », Blé tente tant bien que mal de s’en défendre. Un haut gradé de l’armée française, qui a servi à Abidjan aux heures chaudes de la confrontation entre la Force Licorne et les jeunes patriotes (novembre 2004) en tant que Chef de bureau des opérations (2003-2005), a tenu à dire sa part de vérité sur Charles Blé Goudé.
Nommé Commandant des Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) depuis juillet 2019, le Colonel Frédéric Gauthier a eu une rencontre avec la presse nationale et internationale, le 21 octobre dernier, dans l’enceinte de l'(ex) 43e Bataillon d’infanterie de la marine (43e Bima) à Port-Bouët (sud d’Abidjan. Au cours de ces échanges, le nouveau Comfor a livré des secrets sur Charles Blé Goudé.
« Quand j’étais ici, il y’a quinze ans, le chef de corps, c’est un ami. Il occupait le bureau que j’occupe aujourd’hui. A plusieurs reprises, on a reçu M. Blé Goudé dans le bureau. Les circonstances étaient différentes. Généralement, ça c’est très bien passé. On a eu des discussions. On n’était pas d’accord sur tout, mais je pense qu’il ne s’est jamais senti menacé en rentrant dans ce bureau. Il en est ressorti dans de bonnes conditions. Et c’est la vie », a déclaré le haut gradé de l’armée française.
Notons que Charles Blé Goudé avait pris un matelas, et avait fait un sit-in devant le 43e BIMA en décembre 2003. «Je ne suis pas ici pour une manifestation antifrançaise. Je suis là pour que l’armée française amène les rebelles à déposer les armes. Sinon à quitter la ligne de front pour que l’armée ivoirienne libère le pays », avait-il déclaré.