Condamné un an plus tôt à 20 ans d’emprisonnement pour trafic de drogue, Sébastien Ajavon vient de remporter une grande victoire sur l’État béninois. 36 milliards de FCFA que Cotonou devra payer au Roi du poulet, selon une décision de la CADHP.
Sébastien Ajavon tiré d’affaire par la Cour africaine ?
Sébastien Ajavon avait maille à partie avec la justice béninoise. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) avait condamné par contumace le grand industriel de Cotonou à 20 ans d’emprisonnement ferme pour trafic de drogue. 18 kilogrammes de cocaïne avaient été découverts, fin octobre 2016, dans un conteneur de sa société Caja Comon.
Dès que cette affaire a éclaté dans son pays, Ajavon s’était exilé en France avant de se défendre : « Je suis totalement innocent dans les faits qui me sont reprochés dans le cadre de l’affaire dite de saisie de 18 kg de cocaïne… Il s’agit d’un coup monté. » Et pour faire entendre sa cause, il avait porté l’affaire devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
Cette nouvelle procédure au niveau de la juridiction régionale lui a été bénéfique, d’autant plus que la Cour africaine vient de condamner l’État béninois à payer au richissime homme d’affaires 36 milliards de FCFA à titre de dommages et intérêts. Motivant sa décision rendue ce jeudi, la Cour a estimé que Cotonou avait « violé le droit du requérant à être jugé par une juridiction compétente » et « violé le principe “non bis in idem” », selon lequel nul ne peut être poursuivi et puni deux fois pour les mêmes fautes.
Le Président de l’Union sociale libérale (USL) et ancien candidat à l’élection présidentielle au Bénin vient ainsi de remporter une grande victoire sur le pouvoir béninois dirigé son ancien compagnon Patrice Talon. L’on s’interroge cependant si l’affaire ne connaîtra pas un nouveau rebondissement.