Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, président de la Commissionn électorale indépendante (CEI), est conscient du défi qui l’attend à l’orée de 2020. Le successeur de Youssouf Bakayoko a la lourde tâche d’organiser la prochaine présidentielle tout en évitant à la Côte d’Ivoire une autre crise postélectorale, après celle de 2010-2011. Mais l’élection de l’ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel à la tête de la commission électorale a suscité de vives réactions de la part de l’opposition ivoirienne. Il est considéré comme étant à la solde de l’actuel pouvoir.
Coulibaly-Kuibiert, l’homme de la situation pour 2020 ?
Lundi 30 septembre 2019, le mandat de Youssouf Bakayoko en tant que président de la Commission électorale indépendante prenait fin. En effet, ce jour-là, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a été élu à la tête de la structure chargée de piloter les élections en Côte d’Ivoire. Il faut noter que bien avant, en visite d’État dans la région du N’zi, précisément à Dimbokro, le mercredi 25 septembre 2019, Alassane Ouattara avait procédé à la nomination des membres de la CEI, malgré les critiques de ses adversaires à l’égard de la commission électorale.
À l’issue d’un Conseil des ministres, Sidi Touré Tiémoko, porte-parole du gouvernement, a dévoilé la liste des quinze personnalités faisant partie de la Commission électorale indépendante. Ainsi, quelques jours après, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert est-il porté à la tête de ladite structure.
À l’élection d’ Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, l’opposition ivoirienne a donné de la voix pour dénoncer le choix porté sur ce juge hors hiérarchie. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’ Henri Konan Bédié, comme d’autres partis politiques de l’opposition, continue d’exiger la réforme de la Commission électorale indépendante.
Le parti septuagénaire a même saisi à cet effet la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). Au regard de toutes ces critiques, Coulibaly-Kuibiert ne veut pas donner raison à ses détracteurs. Lors de la cérémonie de lancement officiel de l’installation des Commissions électorales locales (CEL), le président de la CEI a affiché sa détermination à ne pas « donner raison aux gens ».
« Car on n’a même pas commencé à poser des actes que déjà, on nous traite de partisans. Faites en sorte qu’à l’issue, on dise : on a eu peur pour rien. Faites mentir tous ceux qui disent que, qui a la CEI, a la victoire aux élections », a-t-il dit en direction des commissaires locaux de la CEI.