Les avocats de Charles Blé Goudé ont animé une conférence de presse, ce mardi 17 décembre 2019, relativement à l’affaire de « crimes contre prisonniers de guerre » pour laquelle leur client est poursuivi à Abidjan. Cette mise au point de la défense de l’ancien leader des jeunes patriotes intervient à la veille de l’ouverture du procès devant le tribunal criminel d’Abidjan.
Procès à Abidjan, les avocats de Blé Goudé menacent de saisir le Cour africaine
Après avoir été acquitté pour « Crimes de guerre et crimes contre l’humanité » devant la Cour pénale internationale (CPI), Charles Blé Goudé est empêtré dans un autre procès à Abidjan pour « Crimes contre prisonniers de guerre ». Ses avocats qui estimaient que leur client était poursuivi pour les mêmes chefs d’accusation, en violation du principe de droit selon lequel « nul ne peut être poursuivi deux fois pour les mêmes faits », ont préféré se retirer du procès lors de la troisième journée d’audience, le 6 novembre dernier. Au lendemain de la volte-face de Me Claver N’Dry et ses collègues de la défense, Lebry Léonard, procureur général (PG) près la Cour d’appel d’Abidjan, avait donc décidé du « renvoi devant le tribunal criminel (ancienne cour d’assises), et l’accusé devra y répondre des faits qui lui sont reprochés conformément à la loi. »
La nouvelle audience est donc fixée au mercredi 18 décembre 2019. Mais les avocats de Charles Blé Goudé indiquent de prime abord : « Notre silence aurait été un manquement à notre devoir de défense. Nous avons donc décidé de dénoncer cet irrespect de la conduite du procès concernant Blé Goudé. » Puis, ils indique que le fait de juger leur client alors qu’il est à la CPI viole la nouvelle Constitution ivoirienne.
« Nous ne serons pas à cette audience, car nous ne sommes pas des enjoliveurs de la justice. » Poursuivant, ces avocats s’offusquent du fait qu’ils sont dans une « situation inédite ». Par conséquent, « Charles Blé Goudé ne peut être jugé en son absence dans une affaire criminelle, d’autant plus que son absence n’est pas due à sa volonté. » Car « M. Blé Goudé ignore tout de cette procédure. Aussi, martèlent-ils : « M. Blé Goudé ne va pas prendre la date de son audience par RFI, TV5 ou par n’importe quelle autre radio ou télévision. »
Dénonçant la violation des droits élémentaires de leur client, Me N’Dry Claver et ses confrères menacent donc de saisir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) si cette procédure contre le ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo se poursuivait.