L’affaire continue de faire grand bruit. La bande sonore « incriminant » Guillaume Soro dans une supposée tentative de déstabilisation de la Côte d’Ivoire brandie le 26 décembre 2019 par Adou Richard, procureur de la République près du tribunal d’Abidjan, connait un nouveau rebondissement.
Affaire Guillaume Soro : La thèse d’un « règlement de comptes » se précise
C’est La Lettre du continent (LC) qui livre tous les détails de cette « sombre » affaire dans sa parution N° 815 du mercredi 8 janvier 2020. A en croire le confrère, l’entretien entre Guillaume Soro et l’espion a bel et bien eu lieu à Paris en 2017 comme indiqué par Me Affoussiata Bamba-Lamine, l’avocate de l’ancien chef de la rébellion des Forces nouvelles.
Guillaume Soro conversait, non pas avec Francis Perez comme affirmé par l’une des parties, mais avec Olivier Bazin, une des relations de l’homme d’affaires français. A cette époque, l’ancien Premier ministre était à la recherche de soutien vu que ses relations avec Alassane Ouattara, s’étaient fortement détériorées.
«Au moment où il a conversé avec Olivier Bazin, Soro surfait sur une crise qui voyait d’anciens combattants de son mouvement réintégrés dans l’armée ivoirienne, réclamer des millions de FCFA au gouvernement ivoirien et de se mutiner », fait savoir le confrère. Avant de poursuivre: « L’ancien chef rebelle devenu président de l’Assemblée nationale songeait alors à rompre avec Alassane Ouattara et à voler de ses propres ailes, et cherchait des soutiens ».
LC ne manque pas de révéler que le chef de l’Etat Alassane Ouattara disposait de cette bande sonore depuis deux ans. « Alassane Ouattara en a fait régulièrement état aux membres de son premier cercle », révèle le confrère. Si tel est le cas, comment expliquer le fait que ce soit seulement à quelques 10 mois du scrutin présidentiel, que le regime d’Abidjan se decide à brandir la carte de cette bande sonore?
L’opposition croit fermement en la thèse d’une « machination » du pourvoir Ouattara, visant à écarter les candidats susceptibles de lui tenir la dragée haute au prochain rendez-vous électoral. Guillaume Soro a pris en main son destin politique depuis sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale. L’ancien chef rebelle s’est déclaré candidat à la présidentielle de 2020. Un mandat d’arrêt international a d’ailleurs été lancé contre lui.