Guillaume Soro vit actuellement des heures chaudes. Le député de Ferké, menacé par un mandat d’arrêt international, est en exil en France. L’homme qui a dirigé l’Assemblée nationale ivoirienne pendant environ 7 ans (du 12 mars 2012 au 8 février 2019) est accusé par le pouvoir d’Abidjan d’avoir tenté de déstabiliser la sureté de l’État et détourné des deniers publics. Candidat déclaré à la présidentielle d’octobre 2020, le natif de Kofiplé, localité du nord du pays, l’ex-chef rebelle est convaincu qu’il accèdera malgré tout à la présidence de la République.
Guillaume Soro, ce que sa mémé lui a confié
Tout allait pourtant si bien entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro. Le président ivoirien n’hésitait pas à présenter le député de Ferké comme son « fils ». Les deux hommes partageaient la même vision. Lors de l’élection présidentielle de 2010, quand éclate la crise entre le candidat du Rassemblement des républicains (RDR) et son farouche adversaire, Laurent Gbagbo, l’ancien leader de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), alors Premier ministre, a décidé de soutenir l’actuel chef de l’État.
Une fois au pouvoir Alassane Ouattara ne manquait aucune occasion pour faire les éloges de son protégé. Cela a été le cas le dimanche 7 juillet 2013 au cours d’une visite d’État dans le district des Savanes. « Il a fait preuve de courage, de sacrifice et il s’est battu pour que les populations du Nord puissent recouvrer leur dignité par la nationalité ivoirienne. Je voulais donc rendre hommage à Soro Kigbafori Guillaume pour le combat qu’il a mené , pour son courage, sa fidélité (…) », a déclaré le président ivoirien face aux populations de Ferké.
Mais les rapports entre Guillaume Soro et son mentor se détériorent et le filleul quitte la présidence de l’Assemblée nationale le 8 février 2019, estimant ne pas vouloir trahir ses convictions politiques et rejoindre le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Un an plus tard, les relations entre le « père » et le « fils » s’enveniment. Alassane Ouattara accuse son ancien Premier ministre de vouloir le renverser. Le patron des houphouëtistes lance un mandat d’arrêt international contre l’ex-PAN, alors que celui-ci envisage de rentrer en Côte d’Ivoire après six mois d’absence.
En exil forcé en France, Guillaume Soro assiste, impuissant, à l’arrestation de ses proches. Soucieux de se doper le moral, il se tourne vers sa grand-mère qui vit au village. La mémé du président de Générations et peuples solidaires (GPS) a tenu à lui prodiguer des conseils. Le « leader générationnel » a publié les propos de sa mémé sur son compte Twitter. « Les chemins qui mènent à Dieu sont épineux. Mais ne renonce pas à cause de la douleur », a dit la vieille dame.