Les observateurs avertis continuent de s’interroger sur l’issue du procès du Bombardement de Bouaké. Cette affaire d’État entre Abidjan et Paris vient de connaître un nouveau report, à cause de la pandémie du Coronavirus, selon les raisons officielles.
Bombardement de Bouaké, que du dilatoire dans l’affaire !!!
Le procès en Assises dans l’affaire du Bombardement de Bouaké prévu pour démarrer ce 17 mars 2020 a finalement été reporté au 2 juin prochain. La raison officielle évoquée pour justifier ce report est la pandémie du Coronavirus qui sévit à l’échelle mondiale. Cependant, ce procès n’est pas à sa première intrigue.
En effet, lors de l’« Opération Dignité » lancée par Laurent Gbagbo, le Chef d’État d’alors, l’armée ivoirienne avait lancé un raid aérien contre Bouaké, fief de la rébellion. Mais le 6 novembre 2004, les deux Sukhoï 25 de la flotte aérienne ivoirienne bombardent le cantonnement français de l’opération Licorne installé à Bouaké (centre). Le bilan de cette frappe fait état de neuf soldats français et un civil américain tués, ainsi que 38 militaires blessés.
Mais depuis plus de quinze années, l’affaire traîne encore, et les parents des victimes ne savent plus à quel saint se vouer. Car les incohérences judiciaires, la classification de certains dossiers, l’abandon des poursuites contre les officiels Français d’alors constituent autant d’éléments qui empêchent que la vérité éclate sur cette affaire qui est loin d’avoir livré tous ses contours.
Avec ce nouveau report du procès, à cause des restrictions liées au COVID-19, l’ex-mercenaire biélorusse Yury Sushkin et les deux officiers ivoiriens, Ange Magloire Gnanduillet Attualy et Patrice Ouei, devront encore attendre avant de voir le début de leur procès. Même si tout porte à croire que ces trois accusés ne seront pas présents sur le banc des accusés.
Notons par ailleurs que la Cour de justice de la République (CJR) a classé l’affaire sans suite pour Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin et Michel Barnier, respectivement ministre de la Défense, ministre de l’Intérieur et ministre des Affaires étrangères du gouvernement français au moment des faits. Abandonnant ainsi les charges contre ces ex-officiels Français.
Robert Montoya, adjudant retraité de la gendarmerie française et du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), reconverti en marchand d’armes, qui a fait exfiltrer les mercenaires biélorusses à partir de Lomé, est jusque-là épargné dans cette affaire scabreuse.
Me Jean Balan, avocat des victimes, pouvait donc dénoncer des « Crimes sans châtiment » dans sa nouvelle oeuvre « Affaire Bouaké – l’un des plus grands scandales de la Ve République ».