Les élections référendaire et législatives qui se sont tenues, ce dimanche 22 mars 2020 en Guinée, ont été émaillées de violences. Alpha Condé, soupçonné de vouloir briguer un troisième mandat, a-t-il des soucis à se faire s’il décidait à mettre en oeuvre ce projet ?
Alpha Condé, pari tenu malgré de nombreuses contestations
Alpha Condé est soupçonné par l’opposition de vouloir briguer un troisième mandat à la Présidence de la Guinée. Voilà pourquoi ces opposants guinéens ont mis en place le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). En dépit des manifestations et autres boycotts, le président guinéen a annoncé des élections qui se sont bel et bien tenues, ce dimanche 22 mars 2020.
L’on retient cependant que ces élections ont été émaillées de violences ayant entrainé mort d’homme. Même si le bilan macabre varie selon que l’on soit au pouvoir ou dans l’opposition. Le ministère guinéen de la Sécurité avait en effet annoncé 4 morts côté manifestants, et 9 policiers blessés, dont 7 grièvement. Faux, rétorque le FNDC, qui indique plutôt qu’il y a eu 10 morts et plusieurs dizaines de ses sympathisants blessés par balles, ainsi que de nombreuses personnes interpellées.
Quoique contestées et boycottées par l’opposition, ces élections se sont finalement tenues. Même si elles l’ont été en l’absence des observateurs internationaux, visiblement indésirables à Conakry.
La presse guinéenne indique pour sa part que le Président Alpha Condé a réussi son coup en rendant possible la tenue des élections. L’opposition continue cependant de s’opposer à un quelconque troisième mandat du locataire de Sékhoutouréya.
Si pour le Référendum et les législatives, il y a eu ce bain de sang, qu’en sera-t-il donc de l’élection présidentielle qui cristallise d’ores et déjà toutes les attentions, et pour lesquelles les acteurs politiques guinéens ne cessent de se regarder en chiens de faïence ? Le Président Alpha Condé va-t-il renoncer à ce troisième mandat, qui devient de plus en plus hypothétique ?
Face à la situation, des observateurs guinéens estiment que ces élections du dimanche dernier ont consacré « la défaite des vainqueurs et la victoire des vaincus ».