Au cours de sa conférence de presse du 5 mai dernier, le Procureur Adou Richard accusait le capitaine Souleymane Zébré de faire partie du complot de déstabilisation reproché à Guillaume Soro. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le mis en cause a répondu aux questions de Pr Franklin Nyamsi, qui animait un direct sur les réseaux sociaux.
Souleymane Zébré : « Je ne suis pas mêlé au projet de déstabilisation du pouvoir Ouattara »
L’affaire Guillaume Soro prend de plus en plus de proportions, aussi bien dans les médias que sur les réseaux sociaux. Après sa condamnation à 20 ans de prison pour recel de fonds publics et blanchiment de capitaux, l’ancien chef rebelle est également empêtré dans une autre affaire de tentative de déstabilisation, pour laquelle il demeure dans le viseur d’Adou Richard.
Lors de sa conférence de presse, le procureur de la République a également cité le sieur Souleymane Zebré comme faisant partie de ce complot. « Les quatre véhicules ayant servi au transport d’armes et de munitions à Assinie appartiennent au nommé Zébré Souleymane en fuite, qui avait déjà été cité dans le dossier de la découverte des caches d’armes à Bouaké et dans lesquels il avait nié les faits », avait-il déclaré.
Il n’en fallait pas plus pour que le mis en cause vienne se défendre dans la tribune à lui offerte par Franklin Nyamsi, conseiller politique du Président de Générations et peuples solidaires (GPS), dans un live Facebook.
Régulièrement cité par le procureur d’Abidjan dans l’affaire du coup d’Etat attribué à Soro, Souleymane Zébré rejette en bloc les accusations : « Non et non. Jamais de la vie, je n’ai participé à un tel projet. » Avant de jurer :
« Au nom de ma foi, je ne suis mêlé ni de près ni de loin de vouloir déstabiliser le pouvoir Ouattara aujourd’hui en place. Il n’est pas question. » « Ce que vous avez pu faire en 2001 ou en 2002 ou en 2010, vous ne pouvez pas le faire en 2020. C’est vraiment impossible. » Suivez donc son regard sur cette allusion précise.
À propos des véhicules ayant servi à transporter des armes au compte de Soro, l’ancien capitaine de l’armée burkinabè sous le président Blaise Compaoré, recruté par la suite au sein des Forces nouvelles (FAFN, rébellion) répond :
« Si je veux parler des véhicules qui portent mon nom, nous sommes obligés de remonter à la crise postélectorale de 2010. » Puis, il explique :
« En 2010, lors de la crise postélectorale, j’ai été l’un des acteurs principaux. Ces véhicules ont été achetés par moi. Une partie au Niger, à Lomé (Togo) et au Mali. J’ai participé à l’acquisition de plus de 80 engins roulants de tous types de véhicules et de matériels militaires. Je les ai fait venir dans la zone (en Côte d’Ivoire, NDLR) pour mener les opérations contre les forces de Laurent Gbagbo. »
D’où proviennent les fonds qui ont servi à l’achat de ces véhicules ?
À cette interrogation, l’accusé s’est totalement mis à table : «En 2017, lors de mon audition, j’ai bien indiqué qu’il fallait poser la question à trois personnes s’ils m’autorisent à parler de questions militaires et des armements. Il s’agit de Monsieur Guillaume Kigbafori Soro, Monsieur Ibrahim Ouattara (Téné Birahima Ouattara, le frère cadet de Ouattara également appelé Photocopie, NDLR) et le président Alassane Ouattara. »
Ayant reçu l’autorisation de Soro, il révèle : « Les moyens financiers m’ont été parvenus par Ibrahim Ouattara, dont j’ai des copies Swift à ma possession. Il s’agit des copies du transfert d’argent sur le compte que j’ai utilisé pour l’acquisition des matériels roulants et d’équipements militaires. »
A l’écouter, l’homme de Soro n’a visiblement pas fini avec ses révélations à couper le souffle. Car, il se dit prêt à apporter toutes les preuves en sa possession devant toute juridiction compétente qui lui en ferait la demande.