Guillaume Soro n’a visiblement pas fini avec la justice. Condamné à 20 ans de prison ferme par la justice de son pays, l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne pourrait se retrouver dans les prochains jours devant la justice française. Et pour cause, une plainte vient d’être déposée contre lui pour crimes de guerre et assassinat.
Guillaume Soro bientôt devant la justice française ?
La justice ivoirienne a condamné Guillaume Soro à 20 ans de prison ferme, à une amende de 4,5 milliards de francs CFA et à 5 ans de privation de ses droits civiques, au terme d’un procès qui s’est tenu le mardi 28 avril 2020 au tribunal d’Abidjan-Plateau.
Le député de Ferké a été jugé pour « recel de détournement de deniers publics » et « blanchiment d’argent ». Depuis sa terre d’exil, le patron de Générations et peuples solidaires (GPS) a fait savoir que sa condamnation est un « non-événement ».
D’ailleurs, l’ex-protégé d’ Alassane Ouattara, sur qui pèse une accusation de tentative de déstabilisation de l’Etat, a affirmé qu’il maintient sa candidature à la présidentielle d’octobre 2020.
« Je lui dis que cette décision ne nous ébranle pas. Je considère ce verdict comme un non-événement. Je maintiens ma candidature à la présidentielle et je demande à tous mes partisans de demeurer mobilisés et de continuer le travail de mobilisation et d’implantation. Notre victoire ne fait aucun doute. Nous gagnerons la prochaine élection présidentielle, c’est une certitude », a déclaré Guillaume Soro en l’endroit du président ivoirien.
Si l’ex-chef rebelle a réussi à garder sa sérénité après ce verdict rendu par la justice en Côte d’Ivoire, l’homme pourrait se retrouver devant les tribunaux français. En effet, selon une information portée par Mediapart, « une plainte a été déposée jeudi à Paris contre l’ex-premier ministre ivoirien et actuel adversaire du président Alassane Ouattara. Elle porte sur des faits présumés commis par la rébellion des Forces nouvelles qu’il a dirigée de 2003 à 2011″.
Notre source précise que la plainte a été déposée pour « crimes de guerre et assassinat ». Pour Me William Bourdon, avocat de Guillaume Soro, « si ces faits, par définition très graves, étaient avérés, il est aberrant que les juges ivoiriens n’en aient pas été saisis. Personne ne peut douter du caractère opportuniste et artificiel de cette démarche », précise Mediapart.
Les plaignants, qui sont de nationalité française et ivoirienne, accusent Guillaume Soro d’avoir « commandité, en 2004 et 2011, la mort de cinq personnes, membres ou ex-membres de la rébellion, dont le charismatique Ibrahima Coulibaly, surnommé « IB » ».