La réunification des deux franges rivales du FPI (Front populaire ivoirien) ne sera pas de sitôt. En effet, alors que l’on croyait que les négociations entre les deux parties avançaient dans le bon sens, Pascal Affi N’guessan a décidé de suspendre sa participation à toutes les discussions. Dans ce cas de figure, quelle peut être la réaction de Laurent Gbagbo dont le retour en Côte d’Ivoire est de plus en plus évoqué.
Le FPI toujours divisé à cinq mois de la présidentielle
Il n’est plus question pour Affi N’guessan de prendre part aux discussions portant sur la réconciliation au sein du Front populaire ivoirien. Le député de Bongouanou, région de l’est de la Côte d’Ivoire, voit d’un mauvais oeil la signature d’une déclaration entre le FPI et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) envisageant de « mener des actions concertées découlant de la rencontre entre le président Laurent Gbagbo et le président Konan Bédié à Bruxelles en 2019 ».
La direction de la branche du FPI proche d’Affi N’guessan s’est insurgée contre « la création d’une plateforme structurelle dénommée CNPC avec des objectifs stratégiques impliquant des militants et des structures politiques du PDCI et du « FPI» « . Dans une déclaration, elle a dénoncé « l’implication du FPI par des personnes non mandatées ni habilitées, dans la création du CNPC dont le parti ne connait les tenants et aboutissants ».
Dimanche 7 juin 2020, Affi N’guessan a échangé avec Assoa Adou à propos de la réunification du parti. L’ancien Premier ministre ivoirien estime qu’ayant voulu en savoir davantage sur le projet de l’alliance entre le Front populaire ivoirien et le PDCI, il lui a été signifié que « sa participation aux négociations en vue de l’unité du parti ne faisait pas obstacle à la poursuite des activités de son groupe ». Selon lui, cette démarche du camp conduit par Assoua Adou « n’est pas prioritaire dans la quête d’unité fortement espérée par l’ensemble des militants ».
Il a donc proposé à l’envoyé de Laurent Gbagbo de « mettre en priorité » l’unité du FPI en vue de la reconquête du pouvoir d’État. Quand ses interlocuteurs lui ont répondu que la décision a été prise par Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, le président statutaire du FPI a annoncé son retrait des discussions en attendant d’être instruit « sur les motivations qui ont justifié la signature par le groupe représenté par le camarade Assoua Adou d’un accord avec le PDCI et leurs conséquences pour le FPI en cours d’unification ».
Pour sa part, Laurent Gbagbo ne s’est pas encore exprimé sur l’échec des négociations entre Assoa Adou et son ex-chef de gouvernement. Les regards restent donc tournés vers l’ancien président ivoirien. Désormais libre de ses mouvements, le fondateur du parti à la rose est attendu en Côte d’Ivoire par ses partisans à quelques mois de la présidentielle.