En dépit des propositions faites par Ibrahim Boubacar Kéita d’ouvrir le dialogue politique avec l’opposition malienne, la marche projetée, ce vendredi, s’est bel et bien tenue. Nathalie Yamb, qui soutient dans un tweet, les manifestants, s’est aussitôt fait remonter les bretelles par un internaute.
Nathalie Yamb, son soutien aux manifestants anti-IBK qui passe mal
Le pouvoir malien a vraisemblablement le dos au mur, ces derniers mois, avec les nombreuses manifestations pour exiger sa démission. L’Imam Mahmoud Dicko, l’une des figures de proue de cette contestation, ne cesse de donner du fil à retordre au Président malien, qui semble à n’en point douter poussé dans son dernier retranchement. « IBK n’a pas tiré la leçon, il n’écoute pas les gens (…) Cette fois-ci, il va comprendre », a lancé le guide musulman pour rallier ses partisans à la gigantesque manifestation à la place de l’indépendance de Bamako, ce vendredi 19 juin 2020.
Et pourtant, le locataire de Coulouba (palais présidentiel malien) tente tant bien que mal de trouver la parade nécessaire pour une conciliation avec ses opposants. Formation d’un gouvernement d’union nationale, ouverture de discussions autour de l’Assemblée nationale, discussion avec les organisations de la société civile, partis politiques et leaders religieux… Aucune initiative ne semble trouver l’assentiment des manifestants, qui n’ont qu’un seul mot à la bouche : « IBK dégage ».
C’est donc dans ce climat de tension que Nathalie Yamb, Conseillère exécutive de Mamadou Koulibaly (ancien Président de l’Assemblée nationale ivoirienne et candidat à la Présidentielle 2020), a lancé ce tweet : « Ah! Ces gens qui applaudissaient des deux mains les printemps arabes, et qui s’épouvantent de la mobilisation du peuple malien pour se débarrasser du clan de pilleurs au pouvoir. Donc la rue, c’est bon pour Ben Ali, mais pas pour IBK? Maliens, dégagez-le! #Soutien. »
La réponse à cette sortie de la nouvelle chantre du panafricanisme ne s’est nullement fait attendre. Un internaute du nom de Amadou Boubou Kouyaté a aussitôt répliqué : « Madame Nathalie Yamb, vous n’êtes pas dans votre rôle ici de parler de la démission d’un président démocratiquement élu. De surcroît, il y’a pour vous suffisamment de dossiers à gérer en Côte d’Ivoire. » Avant de lancer à la Dame de Sotchi : « Qui trop embrasse mal, étreint. »
Notons que la CEDEAO a envoyé une délégation à Bamako pour tenter une médiation entre le pouvoir du Président IBK et ses opposants. Mais, cette médiation n’a jusque-là pas porté de fruits.