Éric Dupond-Moretti a été nommé ministre de la Justice dans le Gouvernement de Jean Castex en France. Son confrère avocat ivoirien, Me Claver N’Dry, lui donne une bonne leçon en lui rappelant des propos antérieurs.
La piqûre de rappel de Me Claver N’Dry au ministre Éric Dupond-Moretti
À la suite des élections municipales en France, Emmanuel Macron a nommé un nouveau Premier ministre, en la personne de Jean Castex. Le successeur d’Édouard Philippe a donc entrepris de mettre en place un nouveau gouvernement composé de 16 ministres, de 14 ministres délégués et d’un secrétaire d’État. Parmi ces ministres nommés le 6 juillet dernier, se trouve Éric Dupond-Moretti, occupant le portefeuille de Garde des Sceaux, ministre de la Justice.
Et pourtant, le successeur de Nicole Belloubet, alors avocat inscrit au barreau de Lille, avait juré mordicus de ne jamais intégrer aucun gouvernement. Interviewé sur la chaîne française LCI (à une date et des circonstances que nous ne saurions mentionner dans cet article) la journaliste lui a posé la question suivante : « Si on vous proposait un poste de ministre de la Justice, vous l’accepteriez ? »
La réponse de Me Dupont-Moretti a été on ne peut plus formelle : « Non ! Sûr ! Voulez-vous que je vous le signe ? » Puis, il ajoute : « D’abord, personne ne me le proposera. Ce sera un bordel… Non, personne n’aura jamais l’idée sotte, totalement saugrenue, incongrue, invraisemblable de me proposer cela. Et moi, franchement, je n’accepterai jamais un truc pareil. »
Justifiant sa position, l’avocat indique : « Ce n’est pas un bon métier. Il faut en avaler des couleuvres, pour faire de la politique. D’abord, il faut être d’accord avec tous les copains du Gouvernement auquel on appartient soi-même. Il faut manger son chapeau de temps en temps. » Avant de trancher formellement : « Non, cette discipline, je n’en ai pas les compétences. Non, pas du tout, je n’aimerais pas faire ça. »
Mais contre toute attente, Dupond-Moretti sera nommé à la Justice par le Président Emmanuel Macron.
Aussi, son confrère, l’avocat ivoirien Me Claver N’Dry, tout en postant la vidéo de l’interview sur sa page Facebook, a tenu à prodiguer ce conseil au ministre français : « Le mot « JAMAIS » employé dans une phrase qui concerne votre action future doit être utilisé avec une prudence, car nul ne sait de quoi demain sera fait. »
Notons que Me Claver N’Dry fait partie du collège d’avocats qui defendent Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale (CPI). Quant à l’avocat pénaliste Dupond-Moretti, il a fait de l’Afrique francophone sa chasse gardée, tant les dossiers qu’il y a défendus sont légion. L’ancien président égyptien Abdélaziz Boutéflika, les politiciens congolais, Moïse Katumbi, camerounais, Maurice Kamto, béninois, Sébastien Ajavon, ou même gabonais, Ike Ngouoni Aila Oyouomi, ont tous été clients de l’« Acquittator ».