Alassane Ouattara et Daniel Kablan Duncan ne font plus chemin ensemble depuis le lundi 13 juillet 2020. Le vice-président ivoirien a plié ses bagages et a quitté le Palais présidentiel après avoir remis sa démission au chef de l’État pour « convenance personnelle ». Quelques jours après la rupture entre les deux hommes, une grosse pression se fait sentir sur le président de la République.
Le GRADDH somme Ouattara d’engager une transition
La nouvelle qui circulait depuis un moment sous les manteaux a fini par être officielle le lundi 13 juillet 2020. Daniel Kablan Duncan a quitté ses fonctions de vice-président de la République trois ans après sa nomination par Alassane Ouattara. « Daniel Kablan Duncan a remis au président de la République son Excellence Monsieur Alassane Ouattara sa démission du poste de vice-président de la République pour des raisons de convenances personnelles par une correspondance en date du 27 février 2020. Après plusieurs entretiens dont le dernier a eu le mardi 7 juillet 2020 », indiquait un communiqué de la présidence de la République lu par Patrick Achi. Alassane Ouattara qui « a pris acte de cette démission », a salué « un grand serviteur d’Etat, un homme de devoir et d’engagement ».
C’est dans ce contexte de divorce entre Alassane Ouattara et Daniel Kablan Duncan que le GRADDH-Afrique (Groupe de réflexion et d’actions pour la démocratie et les droits de l’homme en Afrique) plaide pour le report de l’élection présidentielle du dimanche 31 octobre 2021. « GRADDH-Afrique propose que s’ouvrent des discussions politiques tripartites, entre le pouvoir, l’opposition politique et la société civile, afin de s’accorder sur l’instauration d’une TRANSITION politique à compter du 1er novembre 2020 », indique l’organisation dans une note. Elle appelle également à la mise en place d’un gouvernement de réconciliation nationale qui aura pour mission « d’organiser une élection présidentielle véritablement démocratique et apaisée ».
Outre la rupture entre le chef de l’État et son vice-président, le GRADDH-Afrique avance que l’actuelle Commission électorale indépendante (CEI) est loin d’être indépendante, mais « plutôt contrôlée et phagocytée par le RHDP au pouvoir ». « Le Code électoral décrété de façon unilatérale par le chef de l’État Alassane Ouattara, président du parti RHDP, reste problématique. La liste électorale est soupçonnée par l’opposition et la société civile de regorger de plusieurs centaines de milliers d’étrangers alors que des millions d’Ivoiriens n’ont pu être enrôlés », a-t-elle critiqué.