Mme Gbagbo a animé une conférence de presse, mardi, pour appeler Alassane Ouattara à rendre son époux, Laurent Gbagbo, éligible à la présidentielle 2020. Mais en l’absence de ce dernier, l’ancienne Première dame pourrait bien le suppléer à la tête de son parti en tant que candidate. Un ancien diplomate américain voit en cette alternative un sacré coup de poker contre la candidature d’Alassane Ouattara.
Mme Gbagbo vs Alassane Ouattara, la bataille s’annonce épique, selon un ex-diplomate américain
Alassane Ouattara a annoncé sa candidature au scrutin présidentiel du 31 octobre prochain, en remplacement d’Amadou Gon Coulibaly, décédé le 8 juillet dernier, après avoir été désigné candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) quatre mois plus tôt. Cette candidature du président ivoirien est cependant contestée par l’opposition et une partie de la société civile, qui la juge « inconstitutionnelle ».
Le ministre Sidi Touré, porte-parole du Gouvernement ivoirien, a toutefois indiqué que la décision finale revient à la Cour constitutionnelle qui retiendra ou rejettera la candidature du Chef de l’État après ses deux premiers mandats.
Du côté de l’opposition, précisément celle proche de Laurent Gbagbo, les lignes sont de plus en plus en train de bouger, après près d’une décennie de boycott des élections. Déterminé à présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2020, le Front populaire ivoirien (FPI), dit Gbagbo ou Rien (GOR) s’active pour faire de Laurent Gbagbo leur candidat à ce scrutin. Simone Ehivet Gbagbo l’a d’ailleurs exprimé lors de sa conférence de presse en appelant le Président Ouattara à rendre l’ancien chef d’État éligible, quoi qu’encore en exil.
Mais au cas où l’ancien pensionnaire de Scheveningen ne rentrait pas au pays en temps utile pour candidater, l’ancienne Première dame, par ailleurs 2e Vice-Présidente du FPI, pourrait être désignée candidate du parti. En pareille occurrence, elle pourrait être un sérieux poids contre Alassane Ouattara. C’est du moins ce qu’affirme Herman Jay Cohen, ancien sous-secrétaire d’État américain aux Affaires africaines de 1989 à 1993.
Dans un tweet, l’ancien Monsieur Afrique du Président américain Georges Bush père a déclaré : « Simone Gbagbo – qui est populaire à la fois en Côte d’Ivoire et dans la communauté évangélique américaine – semble entrer aux élections en tant que substitut de l’ancien président Laurent Gbagbo en exil. » Poursuivant, l’ex-diplomate américain ajoute : « Elle garantira effectivement que Ouattara ne remportera pas une victoire légitime au premier tour. »
À noter que l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire retient de nombreuses attentions aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à travers le monde. Cette sortie d’un ancien du sérail est loin d’être fortuite, à quelque deux mois et demi de l’élection présidentielle.