Candidat à la candidature pour l’élection présidentielle du 31 octobre prochain, Marcel Amon-Tanoh a encore réitéré son appel au dialogue entre l’opposition et le pouvoir, à quelques semaines du prononcé du Conseil constitutionnel sur les candidats retenus pour la campagne officielle de 2020.
Marcel Amon-Tanoh: « Laurent Gbagbo et Guillaume Soro font partie de ceux qui peuvent aider à la réconciliation »
Dans un entretien qu’il a accordé à Jeune Afrique, le vendredi 4 septembre 2020, l’ancien ministre des Affaires étrangères est revenu sur la nécessité pour les acteurs du pouvoir et de l’opposition ivoirienne de créer un cadre de concertation en vue de trouver des solutions à la subite montée de violence de ces dernières semaines et aux questions de discorde pendantes depuis des années.
«Nous sommes dans un pays divisé, qui ne s’est pas encore réconcilié avec lui-même, et il ne faut pas mettre d’huile sur le feu. À mon sens, le plus important est d’arrêter cette violence et de faire en sorte qu’il n’y ait plus de mort. La seule façon d’y arriver est d’asseoir les différentes parties autour d’une table et de faire en sorte qu’elles se parlent. Nous sommes tous responsables de cette situation. Le président de la République est le chef de la famille. Qu’il prenne des initiatives. L’opposition avait d’ailleurs demandé à le rencontrer. Il ne faut pas que l’on oublie de tirer les leçons d’un passé récent, auquel nous avons tous assisté et participé », a souligné celui qui se présente, depuis l’annonce de sa candidature, comme le « trait d’union » entre les différentes franges de la population ivoirienne.
La position de Marcel Amon-Tanoh est que ces discussions doivent impliquer tous les acteurs y compris Laurent Gbagbo et Guillaume Soro dont le retour en Côte d’Ivoire est à cet effet requis.
« La crise postélectorale date de 2011. Nous sommes en 2020 et le processus de réconciliation est manifestement en panne. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro font partie de ceux qui peuvent aider à la réconciliation. Il serait donc bon qu’ils puissent participer à l’élection. Concernant leurs candidatures, le président de la Commission électorale a expliqué qu’il les avait rayés de la liste à la suite de décisions de justice. Je ne porterai pas de jugement sur ces décisions mais il me semble que la raison d’État et la stabilité de notre pays doivent prévaloir. Il faut faire en sorte que les deux personnalités que vous évoquez soient autour de la table pour parler de la réconciliation », a conseillé l’ancien chef de la diplomatie ivoirienne.
Puis d’ajouter : « Il n’est pas trop tard pour s’asseoir dialoguer et tenir l’élection à bonne date. Mais mieux vaut la reporter si les conditions ne sont pas réunies plutôt que risquer d’entraîner le pays dans une crise et de porter la responsabilité de nouveaux morts ». Pour sa part, Marcel Amon-Tanoh s’est engagé à maintenir la dynamique de discussions avec tous les acteurs de la vie politique ivoirienne.
« Je compte également m’entretenir avec Assoa Adou, Pascal Affi N’Guessan, Simone Gbagbo. Je suis en contact avec Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé. Je parle avec tout le monde », a-t-il fait savoir.
Depuis son départ du gouvernement en mars dernier, Marcel Amon-Tanoh a marqué sa position en faveur du dialogue et la cohésion sociale, multipliant les initiatives dans ce sens.