Emmanuel Macron est jusque-là resté silencieux, du moins officiellement, sur le processus électoral en Côte d’Ivoire. Dr Assoa Adou, SG du FPI pro-Gbagbo, ne comprend donc pas que la France veuille prôner cette neutralité, alors qu’elle avait pris une part active lors de la crise postélectorale de 2010-2011.
Assoa Adou : « La France n’est pas en dehors du problème »
Saisi de nombreuses missives pour appeler Alassane Ouattara à se retirer de la course présidentielle en Côte d’Ivoire, Emmanuel Macron avait botté en touche par le truchement de Brice Blondel, Chef de Cabinet du Président de la République française : « C’est bien volontiers que je vous aurais apporté une aide, mais le principe de souveraineté des États ne permet pas à la Présidence de la République française d’intervenir dans le dossier que vous évoquez. » Cependant, lors du déjeuner de travail avec son homologue ivoirien à l’Élysée, le président français a appelé son illustre visiteur à favoriser la transmission du pouvoir à une nouvelle génération, selon une confidence de Jeune Afrique.
Mais jusque-là, la France officielle s’est totalement murée dans un mutisme sur le processus électoral ivoirien. Ce silence qualifié d’assourdissant par certains observateurs, continue de susciter de nombreux commentaires et réactions. Lors d’une interview accordée au confrère L’Humanité, Dr Assoa Adou, Secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI, pro-Gbagbo), s’offusque de ce silence des autorités françaises.
Interrogé sur la question, l’ancien ministre des Eaux et forêts a ainsi interpellé la France : « La France n’est pas en dehors du problème. » Avant d’expliquer : « Elle (la France) a participé avec ses militaires à la destitution de Laurent Gbagbo et au bombardement de sa résidence. Dans ce contexte, il est incompréhensible que Paris prétende aujourd’hui observer une attitude de neutralité. »
La France, faut-il le rappeler, sous le Président Nicolas Sarkozy, a pris une part active à la résolution de la crise postélectorale. Ayant reçu un mandat onusien, l’armée française est intervenue pour déloger Laurent Gbagbo, le président d’alors, de la résidence présidentielle.