Laurent Gbagbo s’est confié à TV5 Monde dans une interview exclusive pour donner son opinion sur la situation sociopolitique actuelle en Côte d’Ivoire. L’ancien président ivoirien est beaucoup remonté contre Alassane Ouattara, son adversaire de 2010, qui entend briguer un 3e mandat.
Laurent Gbagbo à Ouattara : « Il faut qu’on respecte ce qu’on dit »
Laurent Gbagbo se dit très préoccupé par les violences qui ont cours en Côte d’Ivoire ces derniers mois en prélude à l’élection présidentielle de 2020. L’ancien chef d’État ivoirien s’était en effet muré dans un silence, qu’il espérait rompre dès son retour en Côte d’Ivoire.
Mais compte tenu de la tournure des évènements tragiques en Côte d’Ivoire, et son séjour prolongé à Bruxelles, l’ancien pensionnaire de Scheveningen a décidé de s’adresser à ses compatriotes afin d’éviter que la Côte d’Ivoire, déjà au bord du gouffre, ne fasse le pas fatal.
Devant les cameras de TV5, Gbagbo Laurent, en sa qualité d’ancien Président de la République, ancien homme politique, estime qu’il est de sa responsabilité de donner son point de vue pour épargner à la Côte d’Ivoire un autre chaos.
Comprenant et partageant entièrement la colère des anti 3e mandat, Gbagbo s’est interrogé : « Je crois que l’un des problèmes en Afrique, c’est qu’on écrit des textes sans y croire. On écrit dans la Constitution que le nombre de mandats est limité par deux. Pourquoi veut-on faire un 3e mandat ? » Avant de déplorer : « Il faut qu’on respecte ce qu’on écrit. Il faut qu’on respecte ce qu’on dit… Si on écrit une chose et qu’on en fait une autre, on assiste à ce qui arrive en Côte d’Ivoire aujourd’hui. »
Mais pour éviter la situation incendiaire actuelle, le Woody de Mama propose : « Qu’on s’asseye et qu’on discute! ». Conscient que « la vie peut continuer sans eux », c’est-à-dire Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, il estime que le véritable remède de la crise ivoirienne, c’est « de se donner des règles et de les respecter. »
« Quand on a limité les mandats dans la Constitution, il faut qu’on la respecte », a-t-il insisté. Pour donc éviter que la Côte d’Ivoire aille dans la catastrophe, le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) a un triptyque : « Discuter, négocier, parler ensemble. »
« Dans ce combat qui se mène aujourd’hui autour du troisième mandat, moi Laurent Gbagbo, ancien chef d’État, ancien prisonnier de la CPI, je suis résolument du côté de l’opposition. Je dis, vu mon expérience, il faut négocier », a-t-il conseillé à Alassane Ouattara.