La sortie de Koné Mamadou lors de la cérémonie d’investiture d’Alassane Ouattara, continue de susciter des réactions dans la classe politique ivoirienne. Le président du Conseil constitutionnel s’en est carrément pris à une catégorie d’Ivoiriens « qui ne possèdent, comme seul diplôme, que leur acte de naissance » et qui n’auraient pas le droit de participer au débat sur la Constitution. El Hadj Mamadou Traoré a apporté la réplique au magistrat ivoirien.
Koné Mamadou dans le viseur d’El Hadj Mamadou Traoré
Lundi 14 décembre 2020, Alassane Ouattara a été investi pour un 3e mandat de cinq ans à la tête de la République de Côte d’Ivoire. Koné Mamadou s’est illustré avec un discours qui ne manque pas de faire réagir. En effet, le président du Conseil constitutionnel a fait remarquer que le processus électoral a fait couler beaucoup d’encre, de salive, de larmes et de sang.
« Il en a été ainsi parce que, un débat fondamentalement juridique et d’une technicité suffisamment pointue pour diviser, même les spécialistes de cette matière, a quitté son domaine naturel, le droit, notamment le droit constitutionnel, pour investir un autre champ et devenir, de ce fait, un débat politique », a-t-il déploré. Poursuivant, Koné Mamadou a ajouté que « chacun y est donc allé de son interprétation, depuis les professeurs titulaires de la chaire de droit constitutionnel, jusqu’à ceux qui ne possèdent, comme seul diplôme, que leur acte de naissance ».
Il n’en fallait pas davantage pour susciter une levée de boucliers contre Koné Mamadou. Indignés, des personnalités politiques, dont El Hadj Mamadou Traoré, ont dénoncé les propos l’ex-président de la Cour suprême. Ce proche de Guillaume Soro n’a pas manqué de remonter les bretelles au magistrat ivoirien. « Comme dorénavant ce sont les spécialistes du droit qui doivent se prononcer sur des questions relatives au respect de la Constitution par nos gouvernants, qu’on demande à ceux qui n’ont comme diplôme qu’un extrait de naissance, de ne plus participer à un référendum constitutionnel », a répondu El Hadj Mamadou Traoré dans une publication sur la toile.
L’ancien directeur général de l’INFS (Institut national de formation sociale) ne comprend pas pourquoi on doit « voter pour une réforme constitutionnelle si on n’a pas le droit d’en parler parce qu’on n’est pas un spécialiste du droit ». « Pauvres paysans ou artisans de Côte d’Ivoire, voici comment vous êtes perçus par nos gouvernants. De simples moutons tout juste utiles pour faire passer des décisions. Et après cela, vous devrez la fermer », a enfoncé le soroiste.