Mort de Pierre Buyoya, ancien président du Burundi, à l’âge de 71 ans à Paris où il avait été transféré une semaine après avoir été hospitalisé au Mali.
Pierre Buyoya: La condamnation à perpétuité pour l’assassinat de son prédécesseur Melchior Ndadaye
Président du Burundi de 1987 à 1993, puis de 1996 à 2003, Pierre Buyoya est décédé le jeudi 17 décembre 2020 en France après un transfèrement d’urgence depuis le Mali.
M. Buyoya « avait été hospitalisé mercredi de la semaine passée [le 9 décembre] dans un hôpital de Bamako où il avait été placé sous respirateur », a précisé à l’AFP le membre de sa famille : « Il a été évacué sur Paris hier [jeudi en début d’après-midi], son avion a fait une escale et est arrivé en France dans la nuit. Il est décédé dans une ambulance qui l’amenait dans un hôpital parisien pour des soins ».
D’origine Tutsi, une minorité au Burundi, Pierre Buyoya avait d’abord fait carrière dans l’armée avant de devenir président à la suite d’un coup d’Etat contre Jean-Baptiste Bagaza, lui aussi tutsi, sur fond de grogne dans l’armée. Pendant son premier mandat, il s’était employé à ouvrir l’espace démocratique au Burundi, un processus qui débouchera en 1993 sur l’élection à la tête du pays de Melchior Ndadaye, premier président démocratiquement élu du Burundi et premier Hutu à accéder au pouvoir. Les Hutu représentent environ 85 % de la population du Burundi.
En 1996, quand il revient au pouvoir, le Burundi est plongé dans la guerre civile sans précèdent. C’est sous sa présidence que seront signés les accords d’Arusha en 2000 qui mettront fin au conflit qui ensanglante le pays. Conformément à ces accords, une transition est mise en place à partir de 2001 et Pierre Buyoya remet le pouvoir à Domitien Ndayizeye, jusque-là vice-président, en 2003.
Après avoir quitté le pouvoir en 2003, conformément aux accords d’Arusha, surtout pour avoir été condamné à la prison à perpétuité dans son pays pour l’assassinat en 1993 de son prédécesseur Melchior Ndadaye, il sera nommé Haut représentant de l’Union africaine au Mali et au Sahel en 2012. Poste qu’il a été contraint de quitter à la fin du mois de novembre, sans donner de raison.