Julian Assange, 49 ans, ne sera pas extradé vers les États-Unis. Du moins, pas pour l’instant. Ainsi en a décidé la justice britannique qui a rendu, ce lundi, un arrêt dans ce sens.
Les dessous du refus de l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis
En costume bleu marine et une cravate foncée avec un cache-nez kaki, Julian Assange comparaissait, ce lundi 4 janvier 2021, devant la Cour criminelle de l’Old Bailey de Londres. Une demande d’extradition du fondateur de WikiLeaks déposée par les autorités américaines était en effet pendante devant la justice britannique. Mais la Magistrate Vanessa Baraitser, qui avait l’affaire en main, a purement et simplement refusé d’extrader l’Australien vers le pays de l’Oncle Sam, où il encourt une peine de 30 à 40 ans. Julian Assange est détenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh depuis sa sortie de l’Ambassade équatorienne.
Les raisons évoquées par la juge anglaise pour rejeter cette demande d’extradition tiennent des tendances suicidaires et d’une forme d’autisme, dont souffre l’accusé. En effet, Julian Assange présentait depuis quelque temps, des signes de dépression. Il s’agissait donc de préserver sa santé mentale, s’est ainsi justifiée la juge londonienne.
Mais cette décision n’est nullement du goût des procureurs américains, qui ont aussitôt exprimé leur intention de faire appel à cette décision. La défense d’Assange avait cependant évoqué des motifs politiques orchestrés par l’Administration Trump pour engager des poursuites contre leur client. Mais cet argumentaire a été battu en brèche par la juge. Elle indique toutefois que cette extradition aurait eu des effets négatifs sur son avocate devenue sa compagne et ses deux enfants qu’il a conçus alors qu’il était encore réfugié dans l’ambassade d’Équateur à Londres.
À noter qu’en 2010, WikiLeaks avait publié plus de 700 000 documents américains classifiés secret-défense sur la guerre d’Irak et d’Afghanistan. Ces documents révélaient des crimes de guerre des États-Unis et de leurs alliés, notamment le Royaume-Uni, au monde. Cette affaire politico-judiciaire d’envergure internationale continue de faire des vagues depuis plus d’une décennie.