El Hadj Mamadou Traoré, fidèle compagnon de Guillaume Kigbafori Soro, a jugé utile de mettre en garde l’opposition ivoirienne qui a décidé de participer aux législatives du 6 mars 2021. Ce cadre du mouvement politique Générations et peuples solidaires (GPS) ne croit pas une razzia des adversaires du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix). Bien au contraire…
Pour un proche de Soro, l’opposition devrait boycotter les législatives
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié, tout comme le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, a décidé de participer aux élections législatives qui se tiendront le 6 mars 2021. Lors d’une conférence de presse le jeudi 7 janvier 2021, Georges Armand Ouegnin a annoncé la participation de l’opposition à ces joutes électorales. « La Coalition des Plateformes et des partis politiques de l’opposition voudrait vous annoncer aujourd’hui et de façon solennelle qu’elle participera aux élections législatives à venir », a martelé le président de l’EDS (Ensemble pour la démocratie).
Le professeur Niamkey Koffi, secrétaire exécutif par intérim du PDCI, n’a pas dit autre chose. Il a soutenu que l’opposition ne peut « concéder tous les pouvoirs au RHDP ». « Nous sommes majoritaires et nous allons prouver que ce pouvoir est minoritaire. On a perdu une bataille, mais pas la guerre. On a perdu le match allé et non le match retour. La seule façon de rendre hommage aux Ivoiriens qui sont morts, c’est de remporter les législatives. Il n’y aura pas un candidat de l’opposition contre un autre pour un siège. On sera tous derrière le candidat choisi », s’est-il exprimé.
Cependant, El Hadj Mamadou Traoré ne croit pas aux chances des opposants en ce qui concerne les législatives. Ce fidèle ami de Guillaume Soro avoue ne pas comprendre que « sans que les causes qui ont poussé l’opposition à boycotter la mascarade d’élection à laquelle nous avons assisté ne soient réglées, elle a décidé d’aller à l’élection législative du 6 mars, après un dialogue sans tête ni queue avec le pouvoir ». Il a recommandé à l’opposition de ne pas se faire d’illusion, car « elle ne pourra pas avoir la majorité au parlement avec cette CEI et ce Conseil constitutionnel aux ordres ».
« Je ne trouve pas logique d’aller à une élection dont on connaît déjà les imperfections avec une CEI et un Conseil constitutionnel aux ordres, avec un découpage électoral biaisé, avec une liste électorale non consensuelle. Je ne trouve pas logique d’aller à une élection déséquilibrée en enjambant les corps de nos militants de l’opposition tombés pour avoir réclamé une élection juste et transparente », s’est-il désolé.