Avec son équipe de « Aube Nouvelle », Vincent Toh Bi a récemment sillonné de nombreuses localités de l’Ouest ivoirien, notamment Duékoué, Facobly, Bangolo et Guezon. Dans la dernière commune rurale citée, qui a connu un affrontement intercommunautaire, l’ancien Préfet d’Abidjan a découvert une horreur, ainsi qu’il la relate sur sa page Facebook.
Vincent Toh Bi à Guezon : « … La vengeance ne nous sauvera pas »
Revenant sur l’affrontement intercommunautaire ayant opposé Wê et Dozos dans la localité de Guezon, dans le département de Duekoué, Vincent Toh Bi relate ainsi les faits, selon ce qui lui a été rapporté : « Le 20 décembre 2020, deux jeunes de deux communautés différentes se sont battus, comme cela arrive dans les ruelles de toute localité. L’un a arraché le chapeau traditionnel de l’autre. Cette petite brouille banale est devenue un problème entre les groupes de jeunes des deux communautés dans une nouvelle bagarre générale le 26 décembre 2020, dans laquelle un jeune homme a perdu la vie. Le lendemain 27 décembre 2020, ce sont les deux communautés entières qui s’affrontaient à Guezon (Duekoué). »
Le bilan de ce conflit fait état de 08 morts, des blessés, des dizaines de cases et de maisons incendiées, des dégâts matériels et des biens familiaux partis en fumée. Aussi, prenant soin de rendre visite à toutes les victimes de cette barbarie humaine, l’ancien Préfet d’Abidjan, dans une démarche méthodique dont lui seul a le secret, a indiqué que « le chapeau n’a été que le prétexte pour un conflit qui couvait et qui a certainement été ignoré par les communautés elles-mêmes».
Le leader de la Plateforme Aube nouvelle a par ailleurs recueilli les témoignages de quelques victimes : « Mon agresseur a voulu me tuer. J’ai attrapé son couteau et on s’est battu. C’est ça qui m’a blessé. Mais je suis vivante, c’est mieux. Je remercie Dieu », relate un premier, avant que l’autre, dont l’oreille droite a été tranchée depuis la base et l’oreille gauche tranchée à moitié, alors qu’il était ligoté par ses bourreaux, n’ajoute : « j’ai pardonné. Je n’ai aucune haine dans le cœur. La vengeance ne nous sauvera pas. »
« Notre rapport analytique sur Guezon et sur le Guemon de façon générale qui sera rendu public dans quelques jours, examinera les causes apparentes et profondes de ce type de dérives meurtrières », promet l’administrateur civil, qui estime que « fermer les yeux sur ces problèmes de nos communautés, c’est favoriser une paix fragile et précaire où un chapeau arraché arrache 08 vies à notre affection ».