Nouvelle expertise dans l’affaire de la mort d’Adama Traoré. La famille du jeune homme, qui depuis le début de l’affaire pointe du doigt la responsabilité des gendarmes, se dit satisfaite de cette nouvelle expertise.
Mort d’ Adama Traoré : Un nouveau rapport d’expertise met en cause les gendarmes
Rebondissement dans l’affaire de la mort d’Adama Traoré. Selon une nouvelle expertise judiciaire consultée, lundi 8 février par l’AFP, son décès en juillet 2016 a été causée par un “coup de chaleur”, “aggravé” par les manœuvres d’immobilisation et de menottage des gendarmes et, dans une “plus faible mesure”, par ses antécédents médicaux.
Juste avant de mourir, Adama Traoré a été victime d’un « coup de chaleur », conséquence de sa course-poursuite en pleine canicule avec les gendarmes qui tentaient de l’arrêter. Et les effets de ce coup de chaud ont pu être aggravés par les militaires qui ont immobilisé le jeune homme sur le ventre et l’ont menotté dans le dos.
Ces conclusions contredisent les expertises officielles menées jusqu’à présent qui dédouanent les gendarmes et expliquent le décès du jeune homme par ses antécédents médicaux. Pour les médecins belges, les pathologies dont souffrait Adama Traoré, ont pu avoir une influence sur l’issue fatale, mais n’ont pas été déterminantes.
Le 19 juillet 2016, Adama Traoré, 24 ans, était décédé dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) au terme d’une course-poursuite et après avoir échappé à une première interpellation un jour de canicule.
Adama Traoré souffrait en effet d’une maladie génétique, la drépanocytose, associée à une pathologie rare, la sarcoïdose. En 2018, un premier collège d’experts, aux conclusions balayées par les médecins de la famille, avait retenu ces maladies parmi les causes principales de l’asphyxie du jeune homme.
“Les gestes règlementaires opérés par les trois gendarmes l’ont été au regard de la rébellion d’Adama Traoré”, ont réaffirmé ce lundi 8 février leurs avocats Mes Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik.
“Ces trois agents étaient dans l’ignorance la plus complète des antécédents médicaux de cet homme et de ce qui pouvait s’être produit physiologiquement pour lui” avant leur arrivée sur les lieux, poursuit leur communiqué à l’AFP.