Au Mali, le Premier ministre, Moctar Ouane, a échangé mercredi 10 janvier 2021 avec la classe politique malienne sur les réformes politiques et institutionnelles et le processus électoral devant mettre fin à la transition.
Moctar Ouane entend “réaliser toutes les réformes voulues dans un climat apaisé”
Le Centre international de conférence de Bamako a servi de cadre mercredi à la rencontre de concertation entre le chef de gouvernement Moctar Ouane et la classe politique autour de l’épineuse question.
« Nous devons, ensemble, construire des compromis, des consensus très forts afin de permettre précisément que, dans un climat apaisé, la transition puisse réaliser toutes les réformes voulues », a fait savoir le Premier Ministre malien.
La tempête du front social résolue avec un accord trouvé avec la centrale syndicale de l’UNTM et les enseignants qui avaient entamé la semaine dernière avec des arrêts de cours, le chef du gouvernement de la Transition se tourne désormais vers la classe politique pour décrisper le climat politique. Les politiques évincés lors de la mise en place des trois organes de la transition font l’objet aujourd’hui d’une attention des autorités de la transition.
Pour le Moctar Ouane, la classe politique joue un rôle important dans la promotion de la jeune démocratie malienne et une place centrale dans les réformes politiques et institutionnelles.
Le DNI prévoit la relecture de l’accord d’Alger
Pour y parvenir, plusieurs leaders de partis politiques présents à la réunion ont demandé par exemple le respect de la durée de la transition, 18 mois, pas un plus.
« Les gens ont surtout dit qu’il faut tenir dans le temps imparti », insiste Tiéman Hubert Coulibaly, président de l’Union pour la démocratie et le développement, UDD. Il revient maintenant au gouvernement d’ouvrir les chantiers les plus urgents. »
Le dernier ministre affaires étrangères d’IBK, Tiébilé Dramé a, pour sa part, insisté sur la mise en œuvre des recommandations du Dialogue national inclusif. L’une des recommandations phare du DNI prévoit la relecture de l’accord d’Alger.
La classe politique malienne et le Premier ministre se sont engagés à créer un cadre de concertation afin de maintenir le contact.
Le président de la Transition au Mali, Bah N’Daw, 70 ans, et le chef de la junte qui a pris le pouvoir à Bamako en août, le colonel Assimi Goïta, 37 ans, en uniforme, ont prêté successivement serment en septembre 2020 comme président et vice-président devant le président de la Cour suprême, Wafi Ougadeye Cissé.
Ils ont fait la promesse que le pouvoir sera remis à un gouvernement civil sous 18 mois. Cette double investiture devait ouvrir la voie à une possible levée des sanctions imposées au Mali par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) deux jours après le putsch du 18 août, contre le président Ibrahim Boubacar Keïta.
En place depuis 2013, l’ancien président était affaibli par des mois de contestation face à son incapacité à juguler les violences jihadistes et intercommunautaires ou à résoudre la grave crise économique et institutionnelle dans laquelle s’enfonce inexorablement le pays.