Étreint par l’émotion après l’inhumation, vendredi 19 mars 2021, du Premier ministre ivoirien, Hamed Bakayoko, à Séguéla, Guillaume Soro, l’ex-chef du président de l’Assemblée nationale, a appelé les uns et les autres à tirer les leçons de « la précarité de la vie humaine ».
Après l’inhumation d’ Hamed Bakayoko, l’appel de Guillaume Soro aux acteurs politiques
L’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, à l’instar de toute la classe politique ivoirienne, n’est pas resté en marge de l’élan de compassion à l’endroit de la famille tant politique que biologique du désormais ex-Premier ministre ivoirien, Hamed Bakayoko.
L’ancien patron de la rébellion des Forces Nouvelles, en rupture de ban depuis février 2019, avec son mentor Alassane Ouattara, a été l’un des premiers acteurs politiques Ivoiriens à exprimer sa compassion, après l’annonce, le 10 mars 2021, de la disparition soudaine en Allemagne, du Golden boy.
« J’apprends avec une immense douleur le rappel à Dieu ce jour, du Premier ministre Hamed BAKAYOKO, Ministre de la Défense et Chef du Gouvernement, mon ami, mon frère. En ces moments de chagrin, mes pensées émues vont à l’endroit de Yolande son épouse et de ses enfants dont je partage le chagrin et la souffrance », a réagi l’ex-chef du Parlement ivoirien.
Il avait également rappelé que feu Hamed Bakayoko avait été l’un de ses plus proches collaborateurs, d’abord sous le régime Laurent Gbagbo, ensuite après l’accession au pouvoir, du président Alassane Ouattara.
Mais le pourrissement des relations entre l’ex-chef rebelle et ses alliés du Rassemblement des républicains (RDR), dû à son refus d’adhérer au projet du RHDP unifié, avait poussé Soro et Hambak à emprunter des chemins politiques différents.
Hamed Bakayoko, alors ministre d’Etat, ministre de la Défense, est resté fidèle au président Ouattara, quand Guillaume Soro, nourri par des ambitions présidentielles, a décidé de prendre en main son destin politique.
« Les circonstances de la vie hélas nous ont conduit à emprunter des parcours politiques différents, opposés et quelquefois conflictuels », s’est souvenu l’ancien député de Ferkessedougou, qui assure tout de même qu’ Hambak et lui avaient su par-dessus tout, « garder et préserver notre fraternité et notre affection réciproques ».
En clair, les deux hommes étaient certes depuis février 2019, des adversaires politiques, mais pas jusqu’au point de faire d’eux des ennemis.
« Que le fil entre la vie et la mort est mince! Nous Rappelant la réalité précaire de la condition humaine. Pourquoi ne tirons nous pas leçon pour préserver l’œuvre de tant de jours et de sacrifices qui en un seul jour peut s’effacer! Marchons en espérant une nouvelle dignité », a tweeté Guillaume Soro, ce lundi, soit 24 h après l’inhumation du désormais ex-chef du gouvernement ivoirien, Hamed Bakayoko.
Un message qui nul doute, s’adresse à ses ex-alliés du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) avec qui les relations se sont fortement détériorées depuis sa démission de la présidence du Parlement ivoirien.
Accusés de tentative de déstabilisation, l’ancien chef rebelle et plusieurs de ses lieutenants font l’objet d’une procédure judiciaire devant le tribunal d’ Abidjan.