Des questions sans réponses subsistent 48 h après l’attaque du bataillon projetable des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI), basé à Abobo-N’Dotré sur la voie d’Anyama.
Attaque du camp des FACI à Abobo: Le magistrat Ange Olivier Grah dénonce « une autre maladresse confondante qui devrait faire honte à ses auteurs »
L’attaque, mardi nuit, d’une position des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI), basée à Abobo-N’Dotré, sur la route d’ Anyama (10 km d’ Abidjan), a fait 3 assaillants tués et un blessé.
Sur les assaillants, ont été retrouvés des contrats de mercenariat, qui auraient été signés avec un dénommé Boka. Une découverte suspecte qui prête à confusion, 48 h après, sur les motivations réelles de cette attaque attribuée à des mercenaires libériens.
Pour le magistrat Ange Olivier Grah, en exil depuis bientôt deux ans, ce montage grossier frise de près le ridicule. Un contrat écrit, rappelle-t-il, sert à faire la preuve d’une créance ou d’une obligation de fournir une prestation en cas de litige devant des tribunaux.
Or le mercenariat étant une infraction dans tous les pays, d’où le fait que ceux qui le pratiquent, prétendre appartenir à des compagnies de sécurité, « devant quelle juridiction l’exécution d’un contrat de mercenariat peut être exigée au risque d’aller en prison ? », a-t-il interrogé.
Selon lui, il s’agit d’un véritable « boulot d’amateur », monté de toutes pièces par les réalisateurs « de films comiques du procès de la Haye ». « C’est une autre maladresse confondante qui devrait faire honte à ses auteurs », a-t-il assené.
En s’exprimant ainsi, l’ancien président du Syndicat des magistrats de Côte d’Ivoire (SYMACI) fait clairement allusion au procès devant la Cour pénale internationale (CPI), des deux Ivoiriens, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, récemment acquittés définitivement des lourdes charges de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Au terme de 10 années de procès, la procureure Fatou Bensouda et le bureau de l’accusation n’ont pas été en mesure de démontrer l’existence d’un plan commun monté par les anciennes autorités ivoiriennes, dans l’intention de massacrer les partisans du président Ouattara, durant la crise post-électorale de 2010-2011.
Au moins 3000 personnes, selon les Nations-Unies, ont perdu la vie lors de ces tragiques évènements. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, présumés responsables des exactions commises lors de cette crise militaro-politique, avaient été transférés devant la justice internationale pour y répondre de leurs actes.
Blanchis par la Cour pénale internationale, les deux hommes se préparent à regagner la Côte d’Ivoire, après 10 ans passés loin des frontières ivoiriennes.