Les relations entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro sont loin de s’améliorer. Et pour cause, le chef de l’État estime que son ancien Premier ministre l’a trahi.
Alassane Ouattara « ne fera aucun cadeau » à Guillaume Soro
Exilé en Europe, où il vit dans la clandestinité, Guillaume Soro est sous le coup d’une double condamnation : l’une à 20 ans de prison pour « Recel de détournement de deniers publics », et l’autre de la condamnation à vie pour « tentative d’atteinte à la sureté de l’État ». Toutes ces peines interviennent à la suite d’un retour manqué en Côte d’Ivoire de Soro Kigbafori Guillaume, le 23 décembre 2019.
Il faut cependant remonter à des mois en arrière pour comprendre les tenants et aboutissants du divorce entre Alassane Ouattara et Soro Guillaume. Le Preésident de l’Assemblée nationale avait en effet refusé d’adhérer au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Il avait pour ce faire été prié de « quitter le tabouret ». Ayant lancé son propre mouvement, le Comité politique, puis Générations et peuples solidaires (GPS), l’ancien chef rebelle avait alors inverti les localités du Nord ivoirien pour expliquer ses choix politiques, et surtout son divorce d’avec son désormais ancien mentor.
Crime de lèse-majesté, dira-t-on, car dès cet instant, l’ancien leader des Forces nouvelles (ex-rébellion) est tombé en disgrâce avec le président ivoirien. Dans sa parution du 1er septembre 2021, Jeune Afrique révèle d’ailleurs que les tensions persistent encore et toujours entre Ouattara et Soro. Reprenant un proche du chef de l’État, le magazine panafricain indique : « Pour Alassane Ouattara, Soro l’a trahi. Il ne lui fera aucun cadeau. » Avant de faire remarquer que l’arrestation à Bamako Sess Soukou Mohamed alias Ben Souk, proche de Soro Guillaume, le 10 août dernier, pourrait bien s’inscrire dans cette dynamique.
Si tel est le cas, l’on pourrait à juste titre s’interroger sur la suite que le Président Ouattara entendrait donner au plaidoyer de Laurent Gbagbo sur le cas Soro, lors de leur rencontre, le 27 juillet dernier. Et ce, d’autant plus que les leaders politiques ivoiriens entendent oeuvrer à une réconciliation nationale. Chacun apportant sa pierre à l’édifice.