L’euro-député indépendantiste Carles Puigdemont, ex-président catalan, a été arrêté jeudi soir à son arrivée en Sardaigne en Italie. Les séparatistes catalans crient à la « persécution ».
L’indépendantiste Carles Puigdemont va comparaître devant un juge en Italie
Arrivé de Bruxelles où il vivait en exil depuis 2017, l’ancien président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont a été arrêté à Alghero en Italie jeudi 23 septembre. En 2018, il avait été arrêté quelques jours en Allemagne avant que la justice locale refuse son extradition après la tentative de sécession de la Catalogne de 2017. Josep Lluis Alay, le chef de cabinet de l’ex-président catalan, a confirmé sur Twitter qu’il avait été arrêté à Alghero : « À son arrivée à l’aéroport d’Alghero, il a été arrêté par la police aux frontières italiennes. Demain (vendredi), le président sera présenté aux juges de la Cour d’appel de Sassari qui est compétente pour décider de sa libération ou de son extradition ».
Selon son avocat, son arrestation a eu lieu sur la base d’un mandat d’arrêt européen datant du 14 octobre 2019. Le leader indépendantiste, actuellement député européen, fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen lancé par les autorités espagnoles qui l’accusent entre autres de sédition après l’organisation d’un référendum d’autodétermination il y a quatre ans et de détournement de fonds publics. Carles Puigdemont avait annoncé depuis plusieurs jours sa présence au festival de culture populaire AdiFolk d’Alghero qui doit célébrer pendant trois jours l’amitié historique entre la Sardaigne et la Catalogne. Il devait y retrouver la présidente du parlement catalan, Laura Borràs, et la ministre de la Généralité, Victoria Alsina, et rencontrer des responsables politiques locaux parmi lesquels des autonomistes sardes.
La tentative de sécession de la Catalogne, en octobre 2017, a été l’une des pires crises vécues par l’Espagne depuis la fin de la dictature franquiste en 1975. Malgré l’interdiction de la justice, le gouvernement régional présidé par M. Puigdemont, avait organisé un référendum d’autodétermination émaillé de violences policières et suivi, quelques semaines plus tard, d’une déclaration d’indépendance mort-née. Le gouvernement espagnol, alors dirigé par les conservateurs, avait réagi en mettant la région sous tutelle et en arrêtant les principaux dirigeants du mouvement qui n’avaient pas fui à l’étranger.