Réunis en Sommet extraordinaire, mercredi, les chefs d’État de la CEDEAO ont crié leur haro contre le coup d’État perpétré en Guinée. L’organisation sous-régionale n’a pas manqué de prendre des sanctions contre Conakry.
Pas de sanctions individuelles de la CEDEAO contre les putschistes guinéens
Mercredi 8 septembre 2021, s’est tenu par visioconférence un Sommet extraordinaire de la CEDEAO, Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. À cette rencontre, aussi virtuelle soit-elle, les chefs d’État et de gouvernement n’ont pas manqué condamner « avec la plus grande vigueur ce coup de force », avant de réaffirmer leur « opposition sans réserve à tout changement politique par des moyens non constitutionnels ».
Par conséquent, la CEDEAO a décidé de la suspension de la Guinée de toutes ses instances. Il ne s’agit pour l’instant que de sanctions à minima, pourrait-on dire, car l’organisation ouest-africaine n’a pris aucune sanction économique, tels l’arrêt des échanges commerciaux ou la fermeture des frontières, encore moins des sanctions individuelles, notamment le gel des avoirs ou l’interdiction de voyager, contre le colonel Mamady Doumbouya et les autres putschistes.
La suspension de la Guinée de la CEDEAO apparaît cependant comme un signe que le Président ghanéen, Nana Akufo-Addo, Président en exercice, entend envoyer au nouvel homme fort de Conakry et à ses hommes afin de les pousser à rétablir, dans de meilleurs délais, la légalité constitutionnelle, et ce, à la suite de ce qu’il qualifie d’ « incident malheureux et regrettable ». Contrairement à la célérité avec laquelle la CEDEAO a agi dans le dossier de la transition malienne.
À noter que la CEDEAO avait condamné, dès dimanche, le coup d’État perpétré par le Commandant des Forces spéciales contre Alpha Condé, et avait exigé « le respect de l’intégrité physique » et « la libération immédiate et sans condition » du désormais ex-président guinéen. L’Organisation avait par ailleurs dépêché une délégation, jeudi, à Conakry, pour une rencontre avec le Conseil national pour le rassemblement et le développement (CNRD), la junte militaire.