Les élections législatives qui viennent de s’achever laissent un arrière-goût amer au Front populaire ivoirien (Fpi) et à son président, Pascal Affi N’guessan, dans le Moronou. L’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo ne peut plus garder sa légendaire sérénité dans le Moronou considéré jusque-là comme son bastion.
Jacob Assougba, le petit ‘’David’’ du Rhdp qui menace le ‘’lion du Moronou’’, Pascal Affi N’guessan
La citadelle du Fpi est en train de s’écrouler à Bongouanou. L’acteur de cette déchéance, un jeune loup aux longues dents, Jacob Assougba, que l’on peut appeler le ‘’petit David’’ du Moronou, qui menace celui qui se fait toujours appeler ‘’le lion du Moronou’’.
Jacob Assougba vient de percer la muraille du Fpi dans la commune de Bongouanou naguère contrôlée par Pascal Affi N’guessan et ses affidés. Candidat du Rhdp, le petit poucet de la politique dans le Moronou a posé un grand pas en battant à la loyale aussi bien le candidat du Fpi que celui du Pdci-Rda (considéré jusque-là comme la deuxième force politique locale) ainsi que des indépendants qui lorgnaient le siège parlementaire.
Dans bien de localités, Dr Assougba, qui a investi très tôt le terrain pour mobiliser l’électorat en sa faveur, a devancé ses adversaires pour les coiffer à l’arrivée par un score de 39,39% contre 36,38% pour le candidat du FPI et 18,67 % pour le Pdci-Rda. Par cette victoire, le jeune juriste, Docteur de l’université de Nantes, Enseignant-chercheur de Droit public à l’Université de Bouaké, est en train de renverser la tendance du leadership régional dans le Moronou.
Désormais, il devient le porte-parole des populations de la ville de Bongouanou qui a porté son choix sur lui pour la Représensation nationale. Toute chose qui entame le règne sans partage dont a rêvé de poursuivre l’ancien chef du Gouvernement, ex-porte-parole du défunt Comité national de transition (CNT), instrument politique qu’a tenté de mettre sur place la coalition de l’opposition pour contester la victoire dans les urnes du président de la République, Alassane Ouattara, aux élections présidentielles du 31 octobre 2020.
La quarantaine révolue, le jeune député de Bongouanou démarre ainsi une carrière politique prometteuse dans la région du Moronou où les géants qui l’ont précédé, semblent s’essouffler, à l’instar du Fpi qui joue plus que jamais sa survie face à ce téméraire. En tout état de cause, le nouvel élu n’aura pas usurpé son audace, lui dont le prénom ‘’Amoin’’ signifie dans la langue locale Agni ‘’le fétiche’’; donc le, danger pour les adversaires qui se dressent sur son chemin.
Jacob Assougba est à sa deuxième tentative après avoir manqué à quelques voix près le siège parlementaire et même celui de la mairie aux échéances électorales passées. Voilà qui annonce des joutes encore plus relevées aux élections locales à venir.