Dans un discours adressé aux notabilités traditionnelles et religieuses, le Président de la Transition malienne, le Colonel Assimi Goïta, a levé le voile sur les pressions internationales subies par son gouvernement dès les premiers jours de la transition politique. Des révélations qui détaillent les tentatives de certains pays, dont la France, de dicter le cours de cette période pour le Mali.
Mali : Assimi Goïta refuse les propositions de la France et CEDEAO
Le Colonel Assimi Goïta a déclaré que dès le début de la transition en août 2020, le président français Emmanuel Macron a tenté d’influencer la nomination des dirigeants de la transition malienne. Selon le Président, Macron a proposé une liste de trois personnalités maliennes pour occuper les postes de président et de Premier ministre. Cependant, le dirigeant malien a fermement rejeté ces suggestions et a insisté sur le processus démocratique et la consultation du peuple malien lors des assises nationales pour la refondation.
Face à ce refus, d’autres pressions internationales ont émergé, notamment de la part de pays influents. Un ambassadeur d’un autre État a présenté une liste alternative de deux candidats pour les postes clés de la transition. Ces suggestions ont également été rejetées par le Président et son gouvernement.
Les tensions ont atteint leur paroxysme lors des négociations avec les envoyés spéciaux de la CEDEAO. « Après l’échec des négociations avec les envoyés spéciaux de la CEDEAO au Mali, le Président du Ghana nous a invité, j’ai effectué ce voyage avec le ministre Wague et certains de mes conseillers. Une fois dans la capitale ghanéenne, nous avons exposé la situation politico-militaire du Mali aux différents chefs d’états de la CEDEAO, nous avons rencontré un président d’origine mandingue. Comme vous le savez un vrai mandingue ne s’est pas mentir, après notre exposé et notre souhait de diriger cette transition, ce dernier nous a soufflé le nom de la personne choisie par les chefs d’états de la CEDEAO pour diriger la transition », a révélé Assimi Goïta.
« Une fois dans la salle de réunion avec les différents chefs d’états de la CEDEAO, avant même de nous écouter, un président va prendre la parole et donne le nom de la même personne qui nous avait été dévoilé. Automatiquement, nous avons assumé notre position en les informant que moi Col. Assimi Goïta dirigera cette transition, et ce fut le début de notre rupture avec la CEDEAO », a-t-il dit avant d’ajouter que « pour l’intérêt national, les maliens doivent choisir leur dirigeant, et non un diktat des puissances étrangères. Je m’adresse aux maliens de ne plus se tromper de choix des hommes qui conduiront la destinée de ce peuple. «