Les escalades verbales et autres défiances entre les alliés de la coalition au pouvoir deviennent récurrentes ces derniers temps. Des députés PDCI qui s’opposent visiblement à l’idée du parti unifié viennent de refuser d’intégrer un groupe parlementaire RHDP.
Pour 2020, les Députés PDCI veulent prendre leur destin en main
À mesure qu’approche la présidentielle de 2020, le fossée se fait de plus en plus grandissant entre le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Rassemblement des républicains (RDR). Ces deux maillons essentiels du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir) ont visiblement du mal à accorder leurs violons quant à former un bloc compact pour faire face aux défis à venir.
Malgré la volonté d’Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, les deux leaders de la coalition au pouvoir, de renforcer la cohésion entre leurs formations politiques, des points de désaccord demeurent jusque-là. Alors que le président du PDCI insiste pour qu’un militant actif de son parti soit le candidat du RHDP à la prochaine présidentielle, le chef de l’État trouve que le moment n’est pas encore propice pour évoquer de tels sujets.
Des cadres et élus des deux partis ne cessent également d’afficher des divergences quant à travailler de concert pour renforcer leur union. Cette dichotomie est d’autant plus perceptible que le ministre Mamadou Touré, porte-parole du RDR, estime que leur allié va un peu trop vite en besogne au sujet de l’alternance 2020 : « Pour le Rdr, ce débat sur l’alternance n’est pas d’actualité. Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est comment satisfaire les besoins les plus essentiels de la population. »
Les députés du PDCI-RDA qui n’entendent pas cela de cette oreille ont par ailleurs décidé de prendre le taureau par les cornes afin d’éviter d’être désillusionnés au dernier moment. Aussi, face au comité de haut niveau pour la mise sur pied d’un groupe parlementaire RHDP réuni ce 13 février, les 65 parlementaires sur un total de 85 issus du vieux parti, présents à cette rencontre, ont presqu’unanimement désavoué l’idée de former un groupe avec le RDR, pourtant, leur allié politique.
Le manque de solidarité des députés RDR dans l’affaire de l’Honorable Touré Yah (PDCI), accusé d’avoir giflé un sergent de police, est symptomatique de ce profond malaise qui s’observe dans l’Hémicycle.
Quoi qu’il en soit, les militants et sympathisants du parti dirigé par l’ex-président Bédié n’attendent qu’un seul geste du président Ouattara : Annoncer sans équivoque une alternance en faveur du PDCI pour 2020. Ce qui n’est pour l’instant pas le cas.