Suite à l’enlèvement des 110 lycéennes de Dapchi en février dernier par Boko Haram, Amnesty International a publié un rapport ce mardi 20 mars, accusant l’armée nigériane d’avoir été négligente face aux menaces persistantes des terroristes.
Amnesty International se prononce sur l’enlèvement des lycéennes de Dapchi
Les actes terroristes de Boko Haram ont plongé le Nigeria dans une très grande psychose. Les attaques frontales, les attentats suicides et autres kamikazes sont autant de forfaits attribués à la secte islamiste. Et pourtant, le président Muhammadu Buhari avait fait de la lutte contre ce mouvement jihadiste son cheval de bataille, mais jusque-là, les attaques se multiplient.
En effet, l’enlèvement de 276 lycéennes à Chibok, en avril 2014, par les hommes d’Abubakar Shekau avait créé une indignation généralisée à travers la planète. Les émotions ne sont pas encore tombées, qu’à la mi-février 2018, cent-dix (110) lycéennes de Dapchi, un établissement public de l’État de Yobe, ont disparu après une incursion de l’organisation terroriste dans l’enceinte de leur établissement.
La secte Boko Haram entendrait-elle ainsi manifester sa répugnance contre l’école occidentale, tel que l’indique sa dénomination en langue haoussa « l’éducation occidentale est un péché » ?
Toutefois, pour cet autre enlèvement de lycéennes par Boko Haram, les témoignages sont très accablants contre l’armée nigériane. L’armée aurait été alertée de la présence des combattants du groupe jihadiste par des résidants de la localité avaient notamment vu passer une cinquantaine d’insurgés, à bord de neuf véhicules, à 30 kilomètres de leur cible et ont informé les autorités locales, et ce bien avant l’enlèvement des filles. Un hélicoptère de l’armée n’a cependant été déployé qu’une heure après le forfait.
Étant donné que la menace terroriste est récurrente dans ces zones « pourquoi n’y avait-il pas de présence militaire suffisante?« , s’interroge Amnesty International dans un rapport publié ce mardi, avant d’ajouter que « visiblement, aucune leçon n’a été tirée du kidnapping de Chibok ». L’ONG internationale accuse ainsi l’armée nigériane et entend ouvrir une enquête pour situer la part de responsabilité du gouvernement dans ces évènements ignobles au Nigeria.