Le président Joseph Kabila ne participera pas à la conférence des donateurs prévue pour le mois d’avril prochain à Genève sur la situation humanitaire que traverse la RDC.
Joseph Kabila refuse de participer à la conférence des donateurs de Genève
La RDC traverse une période des plus périlleuses ces dernières années. Après avoir connu deux guerres, de 1996 à 1997 et de 1998 à 2002, la situation sociopolitique du pays n’est toujours pas au beau fixe. L’Est de la RDC est toujours déchiré par une crise qui perdure depuis plus de 20 ans. Les manifestations réclamant le départ de Joseph Kabila se sont également accrues entre fin 2017 et début 2018.
Depuis quelques mois, les Nations unies, les organisations humanitaires et la communauté internationale ne cessent donc de tirer la sonnette d’alarme quant à la situation de Kinshasa. Selon elles, 4,5 millions de personnes sont des déplacées qui ont fui les conflits au Kivu, au Tanganyika, au Kasaï et en Ituri pour se retrouver dans des camps de réfugiés.
Aussi, pour venir en aide à cette population qui vit dans une situation humanitaire des plus déplorables, la communauté internationale a donc prévu une conférence des donateurs à Genève, le 13 avril prochain. L’objectif de cette conférence est de récolter 1,7 milliard de dollars pour faire face aux crises humanitaires dans ce pays.
Cependant, le gouvernement congolais, à travers un communiqué, a jugé cette conférence inopportune. Bien que le pays traverse une période difficile, les autorités estiment que la crise qui secoue le pays n’a pas une envergure qui nécessite une aide humanitaire. « Tout en reconnaissant que le pays fait face à des situations d’urgence« , a estimé M. Makila, le vice-Prémier ministre, elles n’impliquent cependant pas « une considération aussi accrue« . Par conséquent, José Makila, le vice-Premier ministre estime que les « organismes et ONG (…) véhiculent une mauvaise image de la RDC à travers le monde« .
Par ailleurs, « l’activation du niveau d’urgence humanitaire le plus élevé, basé sur les faits qui ne sont pas réels, constitue un frein » pour l’essor du pays, « une attitude qui décourage » d’éventuels bailleurs de fonds, a-t-il conclu.
Notons que certaines puissances se cachent sous le couvert de l’humanitaire pour régler des comptes politiques ou diplomatiques. Toutefois, si la situation humanitaire des congolais nécessite une intervention de la communauté internationale, le gouvernement congolais devrait étudier de près cette éventualité pour éviter de tomber dans une crise humanitaire sans précédent.