Le président Joseph Kabila a procédé à une vague de nomination au sein des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Parmi ces généraux promus, plusieurs sont sous sanctions américaines. Que cachent donc ces nominations à 5 mois de la présidentielle en RDC ?
Nominations chez les FARDC, des manœuvres de Kabila pour s’accrocher au pouvoir
La crise politique s’est accentuée en République démocratique du Congo (RDC) au terme du second mandat du président Joseph Kabila, en décembre 2016. Soupçonnant le président congolais de vouloir briguer un 3e mandat envers et contre tous, l’opposition a organisé plusieurs manifestations qui ont été sévèrement réprimées par les forces de l’ordre.
Dans l’optique de mettre fin à cette tension politique dans le pays, le clergé congolais avait amené les acteurs politiques à signer, en décembre 2016, l’accord de la Saint Sylvestre ouvrant une période de transition devant déboucher sur l’élection présidentielle le 23 décembre 2018.
Cependant, à l’approche de cette échéance, le président Kabila est soupçonné par ses détracteurs de vouloir s’accrocher au pouvoir, alors que la Constitution le lui interdit. Aussi, les nouvelles nominations au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) consolident davantage cette opinion de l’opposition.
Le président de la République a en effet signé un décret, ce week-end, portant nomination du général Célestin Mbala Munsense en qualité de nouveau chef d’État-Major. Le général-major Gabriel Amisi est promu chef d’état-major adjoint chargé des opérations et du renseignement. Quant au général John Numbi, ancien chef de la police nationale, il occupe désormais le poste d’inspecteur général des FARDC. Les généraux Amisi Kumba alias Tango Four et Delphin Kahimbi sont en charge des renseignements militaires. Au total, des dizaines d’officiers ont été promus au sein de l’armée congolaise.
Mais le hic dans cette vague de nominations, c’est que la plupart de ces officiers et officiers supérieurs nommés ont été placés sur une liste noire par Washington au motif qu’ils étaient « engagés dans des actions qui ont sapé le processus démocratique en RDC et réprimé les libertés et droits politiques du peuple congolais ».
Notons par ailleurs que l’ancien Vice-président Congolais, Jean-Pierre Bemba, récemment acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) pourrait se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Son parti, le Mouvement de Libération du Congo (MLC), vient de l’investir à l’issue de son congrès qui vient de se tenir à Kinshasa.
Jean-Jacques Mamba, le rapporteur du congrès s’est-il voulu d’ores et déjà formel : « Nous avons décidé à l’unanimité de reconduire le sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo comme le président national du Mouvement de libération du Congo pour un mandat de cinq ans, et de l’investir comme notre candidat à l’élection présidentielle pour le scrutin du 23 décembre 2018. »
Ceci pourrait donc expliquer cela.