Lors de l’AGC du RHDP, Alassane Ouattara a exprimé sa volonté de transmettre le pouvoir d’Etat à une nouvelle génération. Cependant, la question de l’éventualité pour un 3e mandat du président ivoirien est loin d’être tranchée.
Alassane Ouattara, l’heure de la retraite a-t-elle vraiment sonnée ?
Le 5 janvier 2017, Alassane Ouattara déclarait qu’il prendra sa retraite politique définitive à la fin de son second mandat en 2020. Mais quelques mois plus tard, lors du 5e Sommet UA-UE qui s’est tenu à Abidjan fin novembre, le chef de l’Etat ivoirien a donné une interview dans laquelle il reportait sa réponse en 2020. Ce revirement dans les propos du Président de la République a éveillé une suspicion quant à sa volonté de se présenter pour un 3e mandat.
Le président Ouattara continue toutefois d’entretenir le flou autour de cette question cruciale pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Au cours de l’Assemblée générale constitutive du Parti unifié, ce lundi 16 juillet, le premier citoyen ivoirien a indiqué : « La France a aujourd’hui un président qui a 40 ans, je ne dis pas que je suis vieux, mais cela donne à réfléchir. Le monde change. Nous devons travailler le président Bédié et moi, la main dans la main pour transférer le pouvoir à une nouvelle génération en 2020. »
Eu égard à ces propos, l’on pourrait dire que le chef de l’Etat ne briguera assurément pas un nouveau mandat en 2020, et qu’il transmettra le pouvoir à la jeunesse. Mais cela suppose qu’il s’entende préalablement avec Henri Konan Bédié. Et pourtant, cela est loin d’être le cas pour l’instant, car le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) insiste pour faire d’un militant actif de son parti, le candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie la paix (RHDP) lors de la présidentielle de 2020. Pour ce faire, il maintient ses réticences vis-à-vis du Parti unifié.
Notons par ailleurs que le président Ouattara avait déclaré lors d’une interview : « La nouvelle Constitution m’autorise à faire deux mandats à partir de 2020. » Avant d’ajouter : « Je ne prendrai ma décision définitive qu’à ce moment-là, en fonction de la situation de la Côte d’Ivoire. La stabilité et la paix passent avant tout, y compris avant mes principes. »
Et donc si la paix sociale était menacée en 2020, ADO pourrait-il se présenter à la prochaine présidentielle ? Que chachent en réalité les variations dans les propos du président Ouattara ? Ne serai-il pas en train de faire une interprétation narcissique de la Constitution, comme l’a souligné le Pr Franklin Nyamsi ? Quoi qu’il en soit, le chef d’Etat ivoirien continue de maintenir le flou autour de cette question.