La filière cacao traverse une véritable zone de turbulences ces dernières années. Les planteurs qui se plaignent de ne pas pouvoir vivre décemment des fruits de leur labeur ont décidé de se faire entendre des dirigeants ivoiriens.
De nouveaux remous à l’horizon dans la filière cacao
La grande campagne de cacao, démarrée le 1er octobre 2018, tire à sa fin. Le prix du kilogramme bord champ fixé à 700 Francs CFA n’est pas du goût de planteurs. Aussi, pour la petite campagne qui s’ouvre très bientôt, ces premiers maillons de la filière ont décidé de mettre en garde les gouvernants contre toute dépréciation du prix de leur travail. « Si jusque-là nous avons accepté ce prix qui oscille entre 700 et 750 Fcfa, ce ne sera pas le cas pour la prochaine campagne cacaoyère », ont-ils prévenu.
Le Syndicat national des planteurs producteurs de café-cacao (Synappc) est donc monté au créneau pour interpeller le gouvernement sur leurs difficultés. Aussi, la représentation syndicale des producteurs de la fève brune menacent de lancer un mouvement de grève si tel est que les prix ne décollent pas à nouveau.
« De 1000F au début de son mandat (Alassane Ouattara, Ndlr), le prix ne fait que dégringoler, chaque année. Le niveau de vie des producteurs agricoles a considérablement baissé face à la cherté actuelle de la vie. Les planteurs sont malheureux au fil des ans », a fait remarquer Kadio Germain, le leader syndical, pour justifier la colère qui monte au sein de sa corporation. « Trop, c’est trop ! », a-t-il martelé.
Poursuivant, il compare le niveau de traitement des planteurs de cacao ivoiriens à ceux du Ghana voisin. « Pourquoi le cacao s’achète à 900 F au Ghana, alors que la Côte d’Ivoire qui est le leader mondial, est à 750 F ? Comment le Ghana arrive à subventionner les intrants, au moment où la Côte d’Ivoire n’arrive pas à donner suffisamment de produits phytosanitaires aux producteurs ? Les deux pays ne sont-ils pas confrontés aux mêmes réalités à l’international ? », s’est-il indigné.