La grève de la Coalition du secteur éducation/formation de Côte d’Ivoire (COSEFCI) a été levée, mais avec rétention des notes. Cette décision n’ est pas du goût du ministère de tutelle, qui bande à nouveau les muscles contre les grévistes.
Le secteur de l’éducation dans un tourbillon
A quand la fin du feuilleton mettant en scène, d’une part, le ministère de l’ Éducation nationale, de l’ Enseignement techique et de la Formation professionelle et les enseignants de la COSEFCI, d’ autre part ? Bien malin qui pourra répondre à cette interrogation.
Après maintes péripéties, la Coalition du secteur éducation/formation de Côte d’ Ivoire avait décidé de reprendre la grève le mardi 14 mai 2019, et ce, jusqu’au 17 mai. « Vu que les enseignants n’ ont trouvé aucune satisfaction à leurs revendications, la COSEFCI décide de reprendre la grève sur quatre jours reconductibles », avait déclaré Pacôme Attaby, le porte-parole de la coalition.
Une fois la grève arrivée à échéance, réunis au cours d’ une assemblée générale le mercredi 22 mai, Pacôme Attaby et ses amis lèvent le mot d’ ordre, mais n’ entendent pas fléchir. Ils décident donc de la rétention des notes, une manière pour eux de maintenir la pression sur le ministère.
La réaction des autorités ivoiriennes n’ a pas tardé. Ibrahima Kourouma, inspecteur général, coordinateur général du ministère de l’ Éducation nationale, de la Formation professionnelle et de l’ Enseignement technique, a dénoncé cette décision, au cours d’ une conférence de presse tenue le vendredi 24 mai 2019.
« Cette confiscation de notes n’ est qu’ une ruse qui nous ramène à la forme la plus hideuse de la grève. C’ est une grève insidieuse », a fustigé Ibrahima Kourouma, pour qui les enseignants de la COSEFCI « cherchent plutôt à sauver leur salaire ». Il a ajouté que Pacôme Attaby et les siens « commettent une faute professionnelle susceptible d’engager leur responsabilité administrative ».
Par ailleurs, il a révélé qu’ un comité interministériel a été mis sur pied avec pour mission de sanctionner les grévistes. À l’ en croire, la ministre Kandia Camara est sur le point de prendre des sanctions. « Vous verrez les conséquences très bientôt », a-t-il soutenu.
Pacôme Attaby et la COSEFCI, secoués par le décès subit d’ Adolphe Gogbeu, fédéral CES-CI San Pedro et porte-parole régional de la COSEFCI, ce vendredi 24 mai, se laisseront-ils intimider par la sortie d’ Ibrahima Kourouma ? En attendant, la tension monte entre le ministère et les enseignants qui revendiquent entre autres, la suppression des cours de mercredi, la situation des instituteurs contractuels et instituteurs, mais également la revalorisation des indemnités de logement.