Dissident du parti présidentiel, Dominique Adjé a récemment créé son parti, Pour la République et la Démocratie (PRD). L’ancien conseiller d’Alassane Ouattara n’a pas été du tout tendre avec son ex-patron, qu’il accuse de manquer de rigueur dans la gestion des affaires publiques.
Dominique Adjé « Ouattara a manqué de rigueur… »
Démissionnaire du RHDP unifié à deux jours du congrès constitutif de ce nouveau parti présidentiel, Dominique Adjé a revêtu ses nouveaux habits d’opposants. A ce titre, le président du PRD s’est voulu très critique vis-à-vis du pouvoir d’Alassane Ouattara. L’ancien Député-Maire de Bouaflé a en effet passé en revue les crises qui secouent l’école ivoirienne, l’instrumentalisation de la justice, l’enrichissement illicite de fonctionnaires, la corruption et le vol sous toutes ses formes sous la gouvernance actuelle… avant de conclure que le président Ouattara manque de rigueur dans la gestion de l’Etat.
Sans toutefois occulter le travail de développement abattu par le président ivoirien, son ancien conseiller dénonce avec véhémence le « laisser-aller total au niveau de l’équipe qui l’entoure ».
Revenant sur les raisons de son divorce d’avec son ancien parti, l’ex-conseiller spécial du chef de l’Etat et ex-secrétaire général adjoint chargé du sport au sein du RDR déclare que sa vision personnelle ne concordait plus avec celle de ses camarades de parti.
« Vous savez, quand on parle du vivre-ensemble, avec le RDR, ce n’était pas le cas. À un moment donné, j’ai compris que c’était une histoire de “ôte-toi que je m’asseye”. Le pouvoir est axé sur les gens du nord. On voyait les gens du nord chercher à posséder le pouvoir. Je ne me retrouvais plus dans cet environnement où je me sentais bien au départ, avec le Président Ouattara », a-t-il expliqué.
A propos de la gestion des affaires publiques par le Président Alassane Ouattara, Dominique Adjé a également exprimé sa déception. « J’attendais beaucoup du Président Ouattara. J’ai surtout adhéré à sa vision parce qu’il nous a démontré, en venant du Fonds monétaire international (FMI), qu’il avait un esprit de travailleur et de rigueur. Au pouvoir, l’esprit de travailleur, je l’ai vu. Mais la rigueur dans la gestion des affaires publiques, non. Le Président Ouattara a vraiment manqué de rigueur parce qu’il a laissé faire les choses », a-t-il affirmé, avant de prendre comme illustration l’exemple du « Programme Présidentiel d’Urgence mis en place au lendemain de la crise postélectorale, allez-y voir combien de fois il a été bâclé. »
L’ancien collaborateur d’Alassane Ouattara propose donc, au-delà de l’Autorité de la bonne gouvernance, la réformation du système judiciaire et le retour à un véritable Etat de droit pour inspirer davantage de confiance aux citoyens. Il appelle par ailleurs une déclaration concertée d’Alassane Ouattara, d’Henri Konan Bédié et de Laurent Gbagbo pour une véritable réconciliation nationale.